Marylin Manson a toujours été quelqu'un de marginal, dans le monde de la musique; ne serait-ce que pour sa version de "Sweet Dreams", sans doute sa chanson la plus célèbre, bien que loin d'être la meilleure. Son clip révélait l'esthétique Manson : c'est dérangeant, glauque, oppressant, sale. En un mot, c'est crade.
Voilà comment quelqu'un de peu renseigné pourrait qualifier le travail de l'artiste. Seulement, lorsque l'on prend le temps d'écouter son boulot, ce qu'il fait courrament, faut quand même lui concéder que le mec est un musicien, un vrai. A l'heure où bien des jeunes de mon âge s'extasient sur des merdes du nom de Jul et Booba ( jamais vu qu'on nommait des merdes, mais bon ... ), je me défonce à Motorhead, Rammstein, Elvis, Bonamassa, Epica et, bien sûr, Manson. Allez chercher l'erreur, dans tout ça ...
Le tout est que j'ai la prétention de connaître, ne serait-ce qu'un minimum, l'art du bonhomme. Loin de l'homme malsain qu'il fait penser au grand public qu'il est, Manson fait surtout de la bonne musique ( de la grande, aurai-je envie de préciser ). Il suffit d'écouter des "Lunchbox" ou des "Wrapped in Plastic", des "Dope Hat" ou des "Dogma" pour comprendre que merde, dès le premier album, le mec défonce la barraque.
Certes, je reconnais la malsainité même des textes : c'est dérangeant, pas normal, parfois même dégueulasse. Mais l'aspect surréaliste de certains ne me déplaît guère; j'irai même jusqu'à dire que j'aime sa vision de la musique, son synisme des conventions, son ironie constante et croissante. Il suffit de lire le titre pour comprendre le ton de l'oeuvre : irrévérencieuse, habituelle, elle marquera autant les esprits que Marilyn et Manson, les deux, s'accouplant, donnant un Marilyn Manson alors tout jeune.
Car Manson, c'est une musique qui s'écoute, qui s'apprécie; on ne peut la mettre en fond, tant le fond même est travaillé et recherché. De plus, écouter du Manson, c'est une expérience que l'on ne vit qu'une fois dans sa vie, alors que l'on découvre, petit à petit, la tracklist de l'album; il ne sert à rien de faire autre chose pendant ce temps. La seule chose à faire semble donc de ne rien faire, et de profiter pleinement de ce qui s'offre à nous.
C'est dans cet état d'esprit que je me suis lancé dans le premier album de Marilyn, fait d'un tonerre d'anormalité et d'une multitude de notes orchestrées par un orchestre génial, un ochestre de mort et de fureur. J'en suis donc ressorti sonné, à demi-choqué par cette expérience toute particulière, et tout particulièrement intense. Car écouter du Manson, c'est aussi cela : changer ses préjugés sur l'inconnu, et accepter de l'aimer comme on aime ce que l'on connaît.
Ps : ma dernière phrase ne comportant aucun message politique, quel qu'il soit, je tiens à le préciser.