Dagoba, je pense qu'il n'y a plus besoin de les présenter. En effet, qu'on les aime ou qu'on les déteste, impossible ces dernières années d'être passé à coté du groupe Marseillais ! Présents sur quasiment tous les festivals Metal Belges lors des tournées What Hell Is About et Face The Colossus, ses deux dernières galettes, le groupe peut sembler surexposé pour ses détracteurs, et mon petit doigt me dit que ce n'est pas prêt de s'arrêter maintenant que vient d'arriver à bon port leur nouvel opus, Poseidon !
On peut dire que le combo du sud aura démarré sur les chapeaux de roues, avec un album éponyme diablement efficace en 2003, et l'excellentissime What Hell Is About en 2006, qui restera à ce jour selon moi la perle de leur discographie ! En effet, sorti en 2008, Face The Colossus présentait le syndrome habituel de l'album post-explosion du groupe, celui qui est attendu au tournant tant la précédente sortie atteignait des sommets, et qui déçoit. Les compositions manquaient de pêche, la production faisait quelque peu défaut avec une mise en avant abusive des samples vachement désagréable à l'écoute, on peut dire que malgré de bonnes idées le Colosse avait du mal à passer après cette démonstration de l'Enfer ! En faisant monter la pression pour ce nouvel album avec un trailer assez prometteur, Dagoba nous annonçait leur retour fracassant !
Je n'irai pas par quatre chemins, il n'en est rien. Le sympathique single Black Smokers, lâché deux mois avant la sortie du disque, n'est pas très représentatif de l'ensemble de l'album. A l'image de son prédécesseur, Poseidon est un album banal, pas forcément mauvais, mais pas forcément bon non plus. Certes, les défauts de Face The Colossus, surtout sur la production, sont ici largement gommés, certes, les compos renvoient au premier opus avec des rythmiques fleurant bon l'influence de Fear Factory, certes les ambiances se dégageant d'un morceau comme There's Blood Offshore rappellent vachement What Hell Is About, et oui globalement ce Poseidon passe beaucoup mieux sous la dent que Face The Colossus, mais comme ce dernier il souffre du syndrome sus-cité, trahissant un groupe tentant maladroitement de courir après le succès qu'ils ont rencontré il y a quelques années en tentant de refaire la même chose, la "magie de l'époque" en moins.
Attention, l'album n'est pas mauvais en soi, et propose d'excellents morceaux, citons par exemple Waves of Doom, There's Blood Offshore ou encore Columnae, mais ils ont la fâcheuse tendance de rentrer par une oreille pour directement sortir par l'autre. Rien de marquant, d'entêtant, on est hélas loin d'un The Man You're Not ou d'un Something Stronger pour ne citer qu'eux... Attendons de voir si en live le poisson sera quelque peu plus frais !