Relève rock français : https://soundcloud.com/cclc-officiel
Vous aimez le rock français et vous en avez marre de repasser en boucle vos CD de Noir Désir ? Ca tombe bien, il y a quatre lurons originaires des Yvelines qui sont prêts à participer humblement à la relève. CCLC (C’est Comme Les Cochons) est un groupe très jeune qui a sorti cet été un EP « Pour éclairer les roses », dans la droite lignée du fameux quatuor bordelais (Noir Dés’ donc). A savoir du gros son rock (parfois presque grungy) assorti d’un texte travaillé, finement écrit et composé, au point que nos quatre compères se font régulièrement affubler en live de l’étiquette « rock poétique ». Si ce genre de label est souvent utilisé à tort et à travers pour qualifier tout et n’importe quoi, l’épithète va, une fois n’est pas coutume, plutôt bien au groupe.
Aussi, le premier titre de l’EP éponyme développe un joli jeu d’anaphores et quelques métaphores lyriques. Et encore, c’est peut-être la piste la plus relâchée de l’album, la plus violente avec ses guitares et ses voix saturées à la Jean-Louis Costes ! « Les Chiens », le deuxième titre de l’EP, se construit à la fois sur une inspiration très hard rock avec des riffs appuyés et une vraie douceur mélancolique et pessimiste.
Effectivement, l’ensemble de l’EP a une aura sombre et transpire une rage désespérée. « Pandore », à ce titre, est une décharge de haine virtuose et dévastatrice. Un bon gros coup de poignard musical dans le bide. D’ailleurs, les trois premiers morceaux très rock n’annoncent pas vraiment le calme (tout relatif, certes) et la force tranquille de « Belle de Jour ». S’il n’a a priori rien à voir avec le célèbre film de Bunuel du même nom, le titre partage avec lui la même sensualité débridée. On pense presque à Brassens en l’écoutant pour cette célébration de la féminité. Je dirais que toute la beauté de l’EP réside dans cette capacité à jouer la carte du lyrisme, sans détour, sans faire semblant, sans craindre l’hermétisme (et sans jamais y tomber). Le dernier titre « A l’ombre » renoue avec le gros son des trois premiers morceaux, dans une dernière ballade pêchue, sur un rythme assez proche de Téléphone.
CCLC porte donc l’élégante influence de Noir Désir. Florian, le chanteur, a d’ailleurs une voix puissante, quasi Bertrand-Cantesque. En live, le groupe assume totalement cette parenté et assure même une reprise jouissive de Tostaky. Cela n’empêche pas nos compagnons d’avoir une personnalité propre et de brasser d’autres influences. Le texte évoque parfois Gainsbourg, les titres les plus saturés les grands du hard rock US (Nirvana, Led Zep, entre autres). Dans leur dernier concert au Buzz Bar à Paris, les gonz ont d’ailleurs joué un « Whole Lotta Love » absolument bandant et génial.
En bref, l’écoute vaut le coup, vraiment.
Vous pouvez les écouter ici : https://soundcloud.com/cclc-officiel
Et la page FB pour les actus : https://www.facebook.com/cclcband?fref=ts
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