J'AIME BIEN RENAUD.
Alors, pour boucler sur le sujet : ne pas voir l'influence presque "culte de la personnalité" de Renaud sur lui relève de la mauvaise foi absolue. C'est un fait. Une fois qu'on l'a assimilé, cela...
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le 9 août 2019
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Alors, pour boucler sur le sujet : ne pas voir l'influence presque "culte de la personnalité" de Renaud sur lui relève de la mauvaise foi absolue. C'est un fait.
Une fois qu'on l'a assimilé, cela rend un auteur la plupart du temps correct, mais vraiment un musicien très pauvre (à part la fin de "Pourvu " et le mini thème de "Mon fils est parti au Djihad", y'a vraiment rien de bien croustillant niveau musical- et encore, ces deux moments sont pas à sauter au plafond non plus). Non pas que le Gauvain n'est pas sympathique ; mais c'est un lionceau aux dents en plastique, qui pavane qu'il rugit. Pourtant, il est capable d'écrire de très beaux textes : "Hénin-Beaumont", "Pourvu" (avec son clip fantastique signé Mister Jeunet), ou même "Quand elle appelle sa mère" se défendent très bien ! Mais à côté, dans les autres textes, il y a des vers qui font ricaner :
J’éteins encore plus ma téloche
Depuis que je suis un vrai gavroche (...)
Je place aussi mes idéaux
Mes convictions mon doigt bien haut
Un poing dur comme de la roche
Pour ceux que la galère accroche
(Là il parlait de ses poches.)
"Y'a quelque chose en train de naître
Y'aura un après, un avant
(Là il parle des marches du 10 et 11 Janvier 2015...)
Il alterne entre naïveté pure ("Sur ton tracteur", avec un choix pianistique que je n'ai toujours pas compris), hommage aux textes français ("Comme chez Leprest", mais aussi "Le ventre du bus 96") et affirmation de son identité campagnarde du 20ème siècle (le traitement de "Dans la bagnole de mon père"). C'est des choses que je peux aimer : on a besoin de naïveté de temps en temps histoire d'avoir des bulles d'air, j'aime les textes français plus que tout et j'ai un côté vieille France, affectionnant particulièrement ce siècle (sans le côté politique bien sûr, là c'était le bordel absolu). Et c'est ce qui fait que je trouve l'écoute agréable. Sans plus. Quant à la chanson finale, le traitement du sujet est fait de manière à la fois vague et médiatique (vous n'apprendrez rien de nouveau). C'est dommage, parce qu'il y avait une bonne base ; mais ce n'est pas radical émotionnellement, comme le sujet le nécessitait, et donc je n'ai pas été touché. De plus, le Non, c'est pas lui... Pas mon Pierrot !, ça commence à faire grincer les dents. Tu as couché avec Renaud ou quoi ?
En fait, les deux seules pistes où Sers est vraiment irritant, ce sont ses deux récitations en capella. C'est pas le premier à le faire, et ça peut être génial : Brassens, avec 3 poèmes écrits par d'autres, et Renaud avec son "Peau Aime" ont réussis cet exercice. Seulement, Brassens n'avait pas écris ces poèmes. "Peau Aime" n'en est pas vraiment un, il se moque même un peu de la poésie, et surtout il est enregistré en live comme un Bonus. Sers, lui, récite ses textes, très scolairement, très sérieusement, en studio. Il s'en dégage une impression de prétention (que je suis certain d'être involontaire), qui rend l'écoute plus grinçante. D'autant plus que bon, c'est pas du Leprest ou du Renaud ses textes, pour le moment... Il se cherche. Ou plutôt il devrait se chercher. Se détacher de l'ombre paternelle de RENAUD, pour devenir vraiment Gauvain Sers. Et dépasser le stade de l'agréabilité, parce que ça ne suffira pas pour perdurer.
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le 9 août 2019
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