Preachers of the Night par Nolwenn-Allison
Toujours aussi désireux d'égratigner la religion, les Allemands de Powerwolf sont de retour avec leur cinquième album, Preachers of the Night. A coup de guitares, d'orgues et de choeurs, les loup-garous nous guident dans une nuit pas si catholique que cela et diaboliquement délectable...
Preachers of the Night reprend le même concept que les albums précédents, c'est-à-dire allier un power metal à la Helloween ou Blind Guardian avec tout un univers religieux marqué par des claviers, des choeurs, du latin... Bref, vous voyez un peu le genre. Peu de renouvellement au vu de l'ensemble de la discographie de Powerwolf, donc, et les plus aigris pourront crier à la facilité, à l'essoufflement, ou dans le pire des cas, au foutage de gueule. Je ne les suivrai pas du tout dans cette voie. Si objectivement cet album n'excelle pas par sa musique révolutionnaire, il reste tout de même une tuerie avec des titres percutants et bien ficelés.
C'est même très bizarre que je défende autant cet album, alors qu'il a pourtant tout ce qui peut me faire râler. Par exemple, les différents morceaux se ressemblent assez, tant dans leur ambiance que dans la structure. Ca, d'habitude, ça a un nom pour le groupe (manque d'inspiration) et pour moi (ennui). L'un dans l'autre, ici, ce n'est pas du tout le cas, à ma grande surprise. Les morceaux s'enchaînent très bien et jamais l'enthousiasme ne redescend. Dans cet excellent ensemble, Kreuzfeuer arrive à être un peu au-dessus des autres morceaux. La voix d'outre-tombe d'Attila Dorn sur ce titre a un effet vraiment époustouflant, un peu comme si un damné faisait la messe. Cet aspect religieux empreint de glauque n'a pas son pareil dans le reste de l'album, qui surfe sur un métal plus épique que morbide à son habitude. Last of the Living Dead aurait pu conclure Preachers of the Night dans la même ambiance que Kreuzfeuer et cela aurait été un perfect pour cet album. Le problème, c'est qu'une fois passé l'intro, le groupe nous non seulement son morceau le plus moyen, avec un mid-tempo pas si dégueulasse que cela mais qui aurait peut-être mieux marché à un autre moment de l'album. Mais le pire, dans tout ça, c'est que l'album affiche 7 minutes 50. Vu le reste de l'album, il y a de quoi baver d'impatience, Powerwolf ne peut que nous livrer la cerise sur le gâteau. A l'écoute, il n'atteint même pas les 4 minutes. Donc pour compenser, on nous met des bruits de vent, des hurlements de loup... Et il est où, notre super morceau épique de quasi 8 minutes ?
Pas mal de gens se plaignent du manque de risque de Powerwolf au fil des albums. Je pense tout bonnement que ce n'est pas leur genre. Un peu comme Korpiklaani dans un autre genre, Powerwolf se base sur un concept et le fait vivre jusqu'au bout, tout en essayant de ne pas se foirer, ce qu'ils réussissent très bien. La nouveauté, ils la laissent à d'autres qui se débrouillent très bien dans cet exercice et eux, ils tracent leur bonhomme de chemin. Preachers of the Night est un excellent album, qui applique très bien la recette des loup-garous. Alors pourquoi se plaindre ?