Ça faisait longtemps que je n'avais pris une telle claque à la première écoute d'une sortie. Primitive Force s'est imposé dès les premières secondes comme un irrésistible coup de cœur. Même sans info sur le groupe, dont la formation est toute récente, il paraissait évident que ces gars-là avaient déjà du métier, et pour cause : il s'agit en fait d'une espèce de refonte de Vorum. Ce groupe qu'on regrettera, un de plus, est en fait réapparu sous cette forme.
Les compos de Primitive Force sont pour la plupart très expéditives, voire précipitées tant le tempo est rapide et les transitions entre les morceaux courtes. On n'a jamais le temps de souffler (les musiciens non plus). C'est sans doute ce qui fait leur... force. Ça et, bien évidemment, un riffing ultra efficace qui fait dans l'immédiat et le rentre-dedans. Vorum fait figure de groupe sophistiqué à côté. Un autre atout de Concrete Winds est de livrer des compos qu'on distingue les unes des autres facilement. Pour exemple, Tyrant Pulse et sa rythmique endiablée, son groove black/thrash, sort aisément du lot. Le titre suivant, Dissident Mutilator, propose un ralentissement (ouf !) dans sa seconde moitié qui permet aussi de l'identifier. Et il y en a d'autres qu'on pourrait citer comme ça.
Mais ce qui ressort de tout ça, c'est que ça tabasse et qu'on en redemande à la fin. Et pour cause : sous ses airs de full length, Primitive Force ne dure que vingt-cinq minutes...
D'une grande intensité qui le dispute à son efficacité, ce « faux debut album » fait montre d'un savoir-faire hors du commun pour une refonte de projet qui a complètement laissé de côté toute forme de sophistication pour revenir à l'essentiel : frapper fort là où ça fait mal ; autant de spontanéité laisse même penser que le groupe fait le même effet en live (ce petit appel de morceau en début de deuxième plage, comme si on y était). Reste à savoir si ça va s'inscrire sur la durée, comme Vorum était parvenu à le faire. En attendant, on prend son pied et on s'en remet une couche.
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