proanomie
2.2
proanomie

Album de Vomir (2010)

Et si, dans un genre lui-même terré au fin fond des abysses de la musique, existait encore un sous-genre si obscur que même les fonds marins n’auraient rien à lui envier en termes d’underground ?
C’est un tel statut qu’occupe la harsh noise wall.
Genre """""popularisé""""" (comptez bien les guillemets) par Romain Parrot, aka Vomir, résumant son esthétique en ces termes : « Pas d’idée, pas de changements, pas de développement, pas de divertissement, pas de remords. » En d’autres termes, « littéralement, un mur monolithique de bruit cohérent, indéfectible et enveloppant. » Comprenez la harsh noise wall comme un genre musical frôlant la parfaite neutralité, à l’esthétique si abstraite qu’il est déjà bien abstrait d’en voir des albums sur SensCritique.


En voici donc son représentant le plus emblématique. Le seul album de harsh noise wall que le profane connaîtra jamais, son désir de passer à autre chose l’ayant saisi dès la fin (voire même avant) de la première des 76 minutes que représente cet exercice.
Pas de mélodie, ni le moindre rythme. Rien de moins qu'un mur sonore expurgé de toute note, un bruit ultra saturé dans une boucle statique, continue, à peine fluctuante, répétée pendant une heure et quart. Un supplice pour les uns. Une extase pour les autres.
Un mot bien fort, pour un sentiment si indescriptible qu’aucun terme n’y saurait mieux seoir. Entre un mélange d’apaisement et de tourment, d’harmonie et de trouble, d’immobilité et de convulsion.


Il n’y a rien d’autre à dire sur un tel bloc de son inaudible et indéfinissable mais pourtant si neutre et méditatif. Cet album n’est ni une blague ni un coup de génie mais à sa manière, il est parfait. Et par là même, il est impossible à noter.
Mérite-t-il 1 ? Non, sûrement pas. Mérite-t-il 10 pour autant ? Certes non. Mérite-t-il une quelconque note entre les deux ? Pas sûr... Alors la moyenne.

Aldorus
5
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le 17 janv. 2018

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