Je ne sais pas vous, mais j'ai toujours la trouille quand un vieil artiste que j'aime d'amour sort un nouvel album. D'ailleurs, je ne les écoute pas toujours, et préfère souvent me repasser en boucle les vieux albums dont je suis assurée de la qualité, plutôt que d'oser affronter la possibilité que ce soit raté. Pour tout dire je ne sais pas du tout quel est le dernier album de Neil Young que j'ai écouté (il faut dire que le bonhomme est prolifique, il y a de quoi s'y perdre) et il n'est pas le seul dans ce cas*.
Il se trouve pourtant qu'au hasard des cadeaux de Noël 2012, j'ai été confrontée à ce petit bijou obsédant qu'est Psychedelic Pill et me voici d'un coup totalement accro au nouvel opus du grand canadien et de ses accolytes du cheval fou.
A 66 ans en octobre 2012 (date de sortie de l'album)**, Neil Young n'est plus tout (young) jeune, mais il est encore et toujours capable du meilleur. Généreux, il nous offre un double album d'une heure et demie (le plus long de sa carrière), dans la plus pure veine de classicisme Neil Youngien qu'on puisse imaginer.
Entamé par un premier morceau absolument magique, long de 27 minutes (et là aussi c'est morceau le plus long de sa carrière), et qui pourtant s'écoute en boucle (Driftin' Back), voila un album qui rappelle à la vie les années 70, impression non démentie par le second morceau, au format plus conventionnel, 3 minutes 30 pour la fameuse Psychedelic Pill, qui porte bien son nom.
Alternant ensuite pistes longues et pistes courtes, le reste de l'album est une balade en terrain connu, parfaitement maîtrisée et exécutée avec brio, du Neil Young comme on voudrait en entendre tout le temps. Les paroles, très personnelles et assez simples, nous parlent d'un artiste qui regarde sa vie et sa carrière déjà longue, mêlant bonheur, regrets, et espoirs.
Le chemin se termine (presque) en sifflotant à pas de géants sur un air enjoué (Walk like a Giant, avant dernier morceau avant un prise alternative du morceau éponyme), piste qui emporte ma préférence.
Rappelez-vous Harvest, c'était en 1972, il y a 40 ans.
Psychedelic Pill, c'est une bonne raison d'aimer Neil Young en 2012, et de ne pas se contenter de celui de 1972.
* PS : Je voulais bien entendu mentionner David Bowie qui sort un album en 2013... J'ai peur (mais en même temps comme j'en ai déjà au moins 2 de retard, à quoi bon écouter celui-ci ?).
** PS2 : Ben tiens, comme David Bowie à la sortie de son nouveau single et de l'album s'il sort comme prévu en mars, justement.
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