Les monstrueux Drifting Back, Twisted Road, She's Always Dancing et un Ramada Inn, tous musicalement inouïs sont les morceaux de bravoure de cet opus démesuré, inconcevable dans l'industrie du disque moderne, aux accents rock épisodiques tantôt submergeant l'oreille, sont un ensemble artistique en forme de testament artistique. Plus jamais Neil Young et le Crazy Horse ne retravailleront avec autant de brio, d'improvisation toute live, de jams épuisants, on est en pleine tournée avec eux sur une heure reprenant par de subtils riffs tout un pan de leur carrière à travers les morceaux.
Le dernier album où Neil Young est encore "Uncle Neil" et non pas "Grandpa", le dernier frisson bruitiste d'un grand groupe quoiqu'on en dise, imprimant une esthétique musicale propre, linéaire, primaire. Et si tout n'était qu'un grand rêve comme le dernier couplet de Ramada Inn? Et si les riffs en forme d'échos bruitistes n'étaient pas les poussières restantes du Dead Man de Jarmusch?
L'album ultime du Loner qui met l'ultime Pink Floyd minable. L'un vit retranché, conduit ses grosses bagnoles des années 50, cherche à comprendre le son et le langage de la musique (réécouter Trans), tandis que les autres remplissent les stades de leur côté. Pas le même objectif, ça non.