Ptah est un dieu égyptien.
Celui qui crée.
Alice a-t-elle souhaité honorer la mémoire de son mari ce faisant ?
Quoiqu'il en soit, le 1er morceau de l'album a toute l'ampleur requise grâce au son majestueux et grave du saxophone de Pharoah Sanders.
Il se situe à mi chemin entre le free jazz et un jazz plus cool.
Le 2nd morceau Turiya And Râmakrishna présente vraiment toute la patte d'Alice Coltrane.
D'abord du fait du rythme blues de son piano.
Ensuite, le titre semble habité pleinement par la jazzwoman. Alice est Turiya (c'est son nom en sanskrit). Et le mysticisme de feu son époux (A love supreme, * Ascension*...) semble l'incarner. Il est Ramakrishna.
Ce titre - à l'image de l'ensemble de l'opus - est :
- serein. Le free jazz ou le blues ne sont jamais loin mais présentent leur part la plus accessible et optimiste.
Il n'y a guère que le 4ème et dernier morceau (Mantra) pour exploiter pleinement et justement le potentiel hypnotique du free jazz.
- luxuriante. La formule n'est pas la mienne mais je la trouve très pertinente. Elle provient de la présence de la harpe (plutôt rarissime en jazz ^^) mais aussi des flûtes.
Ces 2 instruments sont notamment sur le 3ème et très poétique morceau Blue nite.
La musique aérienne semble y flotter au-dessus du flot majestueux et serein du Nil (la douce contrebasse de Ron Carter).
Bref un très bel album, atypique qui entrouvre la voie vers les jazzmen orientalisants (Rabih Abou-Khalil, Ibrahim Maalouf et confrères)