Purple haze
A la première écoute, j'avoue avoir été très deçu. Tout d'abord, une impression génante d'entendre un défilé de plans, une soupe indigeste où les morceaux se suivent et se ressemblent, tout cela noyé...
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le 11 févr. 2016
Revoilà l'arc en ciel Baroness qui s'en vient se réinstaller tranquillement dans le ciel orageux de la scène metal pour s'en aller doucement voguer vers les prairies plus colorées de la pop.
Après le rouge, le bleu, le jaune et puis le vert, voilà maintenant le violet et soyons honnête, passer en quatre album du rouge et du bleu au violet qui n'est, quand on y regarde bien, qu'une sorte de mélange pale, s'en saveur et émasculé de rouge et de bleu, c'est un peu triste, parce que Baroness, je les aime bien. Le rouge aussi et puis même le bleu d'ailleurs.
Et un premier regard à la couverture de ce Violet n'est pas forcément très rassurant, mix délavée et défraîchie de celle de rouge et de bleu où les filles toutes en cernes et en côtes apparentes semblent avoir plongé dans une atroce dépression, abandonné tout apport nutritif et s'être mises au crack pendant qu'elles se font attaquer par des guêpes, des champignons et de des plantes vénéneuses qui leur vomissent dessus partout dans les cheveux.
Purple c'est du baronees sans toute la hargne, sans toute l'agressivité, sans toute l'insouciance du rouge, sans toute l'énergie, sans toutes les envolées, sans toute la sérénité de bleu. Sans ni même la mélodie, sans ni même la fraîcheur, sans ni même la mélancolie de jaune et de vert qui, s'ils surprenaient à la première écoute, avait le mérite de tenter quelque chose, de prendre le temps d'instaurer ses ambiances, de nous faire voyager avec ses filles couvertes de fleurs de la pochette au milieu de cette univers fleuris et aériens, de nous faire voler au-dessus de notre triste monde au milieu des pétales et des éclats de lumière jaunes et vert, de nous emporter dans ce tourbillon de couleurs et de fleurs et de joie et de tristesse et de douceur et de force et de tendresse et de rudesse quand ils se mettaient à accélèrer, à s'énerver, à s'exciter un peu. A durcir le ton.
Purple c'est du Baroness sans ce qui fait de Baroness, et bien, qu'ils sont Baroness. Du Baroness pas mauvais, sympathique même, peut-être même bien, qui sait, si l'on a jamais écouté ce qu'il avait fait avant, mais qui ne surprend jamais, qui ne nous emporte jamais, qui donne même souvent l'impression désagréable de réentendre ce qu'ils ont déjà fait. Du Baroness qui sonne comme du Baroness duquel on aurait retiré de cette énergie et de cette émotion qui dégoulinait de leurs deux premiers albums et que l'on ne retrouve plus qu'éparpiller à quelques malheureux petits endroits, sur quelques petits bouts de morceaux. Du Baroness qui semble se retrouver le cul coincé quelques part entre les diptyques rouge et bleu et jaune et vert en oubliant de prendre ce qui faisait les forces de l'un et de l'autre.
Du Baroness qui sonne et qui se tortille comme du Mastodon dès que ça bouge un peu. Du Baroness qui sonne et qui caresse comme du Thin Lizzy quand il se permet quelques léchouilles à la guitare.
Du Baroness mou du slip et dur de la feuille.
Du Baroness lourd en répétition et légers en inventivité.
Du Baroness sans voyages colorés et sans tourbillons destructeurs.
Du Baroness violet.
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le 3 janv. 2016
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