Rendre à Solaar ce qui appartient à Solaar
Premier opus de maître Solaar et déjà une claque, une véritable leçon de ce que l'on appelle aujourd'hui le rap old school, mais qui à l'époque était résolument visionnaire. Propulsé sur le devant de la scène avec "Bouge de là" (un des premiers vrai morceau de rap a connaitre le succès dans l'Hexagone), ce bon vieux Claude sort donc cet album grandiose, en jouissant d'une certain popularité, et dont l'appellation de classique est très loin d'être usurpée.
Des titres comme Caroline, Ragga Jam ou bien La Devise n'ont rien perdu de leurs génies, et on a toujours plaisir a réécouter cette album, au charme désuet. De plus, toute personne qui "n'aime pas le rap" se doit d'écouter la galette (c'est d'ailleurs un des rares albums de rap acheté par mon pére qui n'écoute pas vraiment ce genre de musique), les textes étant de haute tenues et vierge de vulgarité. Les prods sont de plus très réussis.
Bien que Solaar soit considéré comme un pionnier et un des grands artisans de la reconnaissance du rap en France, il est aujourd'hui quelque peu oublié et les morceaux qui viennent à l'esprit en premier (Rabbi Jacob ou autres Da Vinci Claude) ne sont pas vraiment à la hauteur du talent qui a fait de cet album et des suivants des pièces maîtresses de la musique française de ces dernières années. Album fondateur (première apparition de Kery James notamment), il inspire encore aujourd'hui et tout amateur de rap se doit d'avoir écouté cette perle au moins une fois.