Cela fait presque une décennie que le groupe de Seattle a fait son comeback porté par l'album Black gives way to blue. En cette occasion, le groupe avait intégré un nouveau chanteur, William Duvall, suite au tragique décès de Layne Staley quelques années auparavant: un pari très risqué mais réussi.
En 2013, le groupe avait su prouvé avec l'album The Devil put Dinosaurs here, que la chance n'était pas au rendez vous, que le talent était là, bien qu'un sentiment de facilités flottait sur cette galette.
En effet, ça sentait un peu les chutes de la session précédente, trop de similarité entre les deux albums.
Nous voici 5 ans plus tard, pour un troisième album de la seconde entité du groupe et qu'en est il réellement ?
Après l'écoute du premier single il y a quelques mois (The one you know), on pouvait s'attendre à un Nième album d'AiC mené par Jerry Cantrell & William Duvall:
Le même type de production très moderne, puissante, épurée, d'une propreté inégalable et bien entendu avec toujours le même producteur aux manettes: Nick Raskulinecz pour la troisième fois consécutive !
Et niveau composition: une simplicité n'ayant d'égale son efficacité, le tout avec la mélancolie lancinante qui caractérise le style du groupe et de son guitariste leader.
Alors oui, à ce premier extrait on peut se dire que ça va être bon, car plus que maitrisé mais est ce que ce sera très très bon ?
Pour cela il va nous falloir quelques surprises....
Mais aussi quelques grands retours !
Comme par exemple, certains éléments de la musique faisant parties de l'essence du groupe dans sa première période, mis un peu de côté depuis son grand retour:
Des riffs parfois plus heavy metal, allant jusqu'à rappeler parfois un rock sudiste; (Qui a dit Dirt ?) certaines harmonies un peu plus "old school" revues au goût du jour bref on ressent tout ce qui fait de Jerry Cantrell le virtuose qu'il est, sa modernité, sa pluralité, sa capacité à ne pas être enfermé dans un style de jeu, à se nourrir de toute la musique composant le rock au sens large allant du blues à des styles de metal moderne.
William Duvall prend un peu plus ses marques que dans les précédents albums ! Le guitariste leader lui laisse plus de place aux chants, bien que l'âme de Layne Staley flotte toujours sur ses lignes de chant, ce qui n'est pas pour nous déplaire...
Sans vous en dévoiler plus, cet album restera dans l'histoire du groupe et plus largement celle du rock.
Constat pertinent: Avec ce nouvel album, William Duvall & Layne Staley sont à un nombre égal d'albums enregistrés hors lives et EPs. Bien que l'on ressente moins d'évolution durant cette nouvelle période du groupe, on peut tout de même dire que le job est fait et même très bien fait. La tâche ingrate et difficile de passer après un grand chanteur ayant participer à la création d'une identité musicale singulière est accomplie avec panache.