Un album décevant sur tous les plans
Depuis quelques mois, le nom de Daft Punk est sur toutes les lèvres. Après huit ans d’absence, le duo casqué relooké pour l’occasion par YSL signe son retour avec Random Access Memories qui parait ce lundi chez Columbia. Une sortie très attendue marquant par ailleurs la fin d’une campagne médiatique qui durant des semaines aura fait saliver les fans avides de nouveauté et aura passablement agacé les détracteurs du duo formé par Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo.
Mais malgré l’excitation qu’a provoquée sa sortie, on doit reconnaitre que cet album est loin de combler nos attentes. On a beau l’écouter encore et encore, on arrive toujours au même constat : Random Access Memories est décevant à bien des égards. Il faut dire que cet album était tellement attendu qu’on s’était immédiatement imaginé qu’il allait être énorme. Malheureusement on avait sans doute placé la barre un peu trop haute. La faute peut-être à une campagne marketing agressive qui a voulu nous vendre un produit bas de gamme à prix d’or.
Ainsi, après l’écoute de l’intriguant Give Life Back To Music qui ouvre cet album, on commence rapidement à se poser des questions. Quand est-ce que ça va commencer à bouger ? Est-ce bien le nouvel album des Daft Punk que l’on est en train d’écouter ? Va t-on réussir à ne pas s’endormir ? Car passé la déception et l'incrédulité, on doit bien l’avouer, le nouveau Daft Punk est chiant à mourir. Sur les 13 morceaux, pas un seul ne donne envie ne serait-ce que de faire un léger mouvement de tête. On est bien loin là des tubes interstellaires Harder, Better, Faster, Stronger ou Aerodynamic qui nous avaient séduit par leur côté dansant et par l’efficacité de leurs mélodies.
Les nouvelles compositions du duo, certes très denses, ne parviennent pas à dissimuler un grave manque d’inspiration et de direction artistique. Il est vrai que l’annonce du casting quatre étoiles (Nile Rodgers, Julian Casablancas, Panda Bear, Pharrell Williams, Gonzales, Todd Edwards, DJ Falcon, Giorgio Moroder, Paul Jackson Jr) nous avait déjà mis la puce à l’oreille. Mais on ne pouvait pas imaginer que cet album serait si différent de ses prédécesseurs. Exit la techno-dance intergalactique, Daft Punk un brin nostalgique a décidé de se tourner vers les années 70 pour nous concocter un mélange de disco, de funk et d'électro, sorte de croisement entre le son des Bee Gees, de Chic et de Kool And The Gang boosté au vocodeur.
Déroutant du début à la fin, Random Access Memories ne parvient donc à aucun moment à nous convaincre. Daft Punk, qui a semble-t-il délaissé les machines au profit des instruments organiques, opère ici un virage à 180º qui laissera plus d’un fan sur le carreau. Reste que ce disque correspond malheureusement aux ambitions démesurées du duo casqué qui ne va certainement pas nous manquer durant les huit prochaines années.