Clin d’œil 70's : Pourquoi pas ?
Cela faisait depuis 8 ans que les Daft Punk n'avaient pas sorti d'album (l'OST de Tron mis à part). Autant dire que cet album est attendu comme le messie pour tous les amateurs de musique électro qui se respectent. En avril dernier, le duo français sortait le premier single de Random Access Memories ("Get Lucky") en feat avec Pharell Williams et le maître de la funk Nile Rodgers. Je mettrais ma main au feu que la plupart d'entre vous en ont ras la casquette d'entendre "Get Lucky" à la radio, dans les supermarchés et dans les McDo's, je compatis. Avec ce titre l'album s'annonce assez disco/funk. Certains râlent en pensant que les Daft Punk sont un groupe qui fait une grosse électro et d'autres n'oublient pas que le fond de commerce du groupe vient de morceaux comme "One More Time" ou encore "Around The World". Le public commence à se diviser sur la toile mais, en attendant le groupe fait parler de lui et "Get Lucky" est un tube interplanétaire qu'on le veuille ou non.
La Kitchitude
Le virage est assez risqué pour le groupe étiqueté "électro". Cet album sonne plus comme un revival des années 1970 qu'un pur album d'électro. Le groupe laisse un peu les machines de côté pour se concentrer sur de vrais instruments. Des morceaux comme "Give Life Back to Music","Fragment Of Life" ou encore "Get Lucky" l'illustrent parfaitement. C'est un tantinet kitch mais le groupe modernise à coup de vocoder plutôt class mais un peu trop abusif. On en retrouve sur la quasi totalité des morceaux.
Le duo nous sort également quelques balades assez sensuelles, à la limite de la musique de film érotique.("The Game Of Love","Within","Beyond") On constate également que leur passage au cinéma ne les a pas laissé indemnes. Le morceau "Touch" serait parfait pour une B.O. de film avec son orchestration tant inquiétante qu'émouvante.
Les Roublards
L'album était certes annoncé comme un hymne au disco/funk, mais les Daft Punk sont de vrais fourbes. Ils nous glissent quelques pépites électros entre quelques rythmes funky. C'est ainsi qu'on se retrouve en face de l'énigmatique et envoûtant "Gorgio By Moroder" (Un air de Cerrone. Non ?), qu'on se laisse prendre par le tube mélancolique "Instant Crush", et qu'on reste bouche bée devant "Contact", morceau spatial qui monte en puissance pour finir dans les entrailles des larsens et des dissonances.
Les Daft Punk ont pris leurs temps et provoquent leur public à écouter quelques-choses de nouveau. On fait du neuf avec du vieux, une recette efficace mais, il est vrai qu'il est difficile de s'adapter au son de Random Access Memories. Le duo a joué son coup intelligemment en invitant quelques artistes sur l'album comme Nile Rodgers, Pharell Williams, Chili Gonzales, Julian Casablancas, Paul Williams et j'en passe. Une chose est sûre, cet album ne laissera personne indifférent.