Gros retour, grosse médiatisation, plein de choses ont été dites autour de cet album -en bien comme en mal-. Mettons tout ça de côté un instant... et commençons sur une note positive. Des artistes électro qui lâchent les consoles pour faire appel à de vrais musiciens (et quels musiciens !), je ne peux qu'adhérer, d'autant plus compte-tenu du néant artistique que traverse la culture pop/électro actuelle.
Il a été dit maintes fois que cet album n'a rien inventé, qu'il se contente de ressortir du funk des années '70s. A ceux qui en sont convaincus, je vous invite à sortir -ou ressortir- de vrais albums de ces années là, vous avez du passer à côté de tout un tas de choses. En revanche, oui, les Daft Punk s'en sont clairement inspirés et ont piochés des éléments de cette mouvance là... et c'est tant mieux ! C'est dans ce mélange moderne/kitsch qu'ils sont le plus efficace. La formule a bien fait ses preuves avec 'Discovery'.
Sur 'Random Access Memories', le mélange groupe live et synthés/vocoders marche bien. The Game Of Love, Beyond, Fragments Of Time passent comme il faut. Gorgio By Moroder est LE morceau de l'album, il contient de très bons passages (chapeau aux musicos) et, malgré ses 9 minutes, la progression constante du titre permet de garder l'auditeur alerte. Cette progression, c'est ce qui manque à une poignée d'autres pistes, qui pourraient être vraiment sympa si elles ne tournaient pas tant en rond.
Ces fameuses pistes qui pèchent par leur répétitivité : Get Lucky (un couplet en moins aurait été bien vu), Loose Yourself To Dance et Doin' It Right (avec laquelle ont repart vers 'Human After All' tellement on a l'impression d'entendre les 4 même mesures en boucle pendant 4 minutes). C'est réellement dommage parce que, même si les casqués n'ont pas inventés l'eau chaude avec ces morceaux, ça n'en est pas moins des compositions sympathiques, avec des mélodies pas mal senties. Le travail sur les vocoders de Get Lucky est prenant, mais on n'en finit pas de trépigner avant de les entendre arriver.
Seuls deux morceaux sont bons à jeter, Instant Crush et Doin' It Right. On s'en remettra avec Motherboard, petite perle cachée à la fin de la galette qui démontre que la production de l'album est impeccable et qui rappelle que "quand on veut, on peut".