Ratchet & Clank
A quel point l'avis des autres compte-t-il dans l'appréciation personnelle d'une œuvre culturelle ? Je veux bien croire qu'avec l'expérience on arrive à se forger ses goûts propres, mais il y a bien...
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le 31 mai 2015
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A quel point l'avis des autres compte-t-il dans l'appréciation personnelle d'une œuvre culturelle ? Je veux bien croire qu'avec l'expérience on arrive à se forger ses goûts propres, mais il y a bien des moments où on est en droit de se fier à l'avis de ses congénères. Sinon, on ne trainerait pas sur ce foutu site et je ne m'énerverais devant les notes ridicules assénées à propos du magnifique Carrie & Lowell.
Ici, on est devant un cas difficile. Le premier album de Shamir est un de ses jalons de la pop culture. Quelque chose qui allait finir par arriver et qu'il faut à tout prix commenter. Il était évident qu'il allait y avoir un jour un jeune noir à la voix divine et à l'orientation incertaine qui allait venir faire parler de lui sur la scène pop.
D'habitude en matière de musique, je fais relativement confiance à quelques sites anglophones reconnus pour une certaine exigence. Or voilà, le producteur de Ratchet est un ancien collaborateur du site Pitchfork. Ce n'est pas inhabituel qu'un critique musical saute le pas pour rentrer dans le game mais cela devient légitime de douter de l'avis positif de ces médias. Je me tourne alors vers mes camarades mais que ce soit les amateurs de dance music transpédégouine ou ceux qui aiment la musique électronique hybride, nul n'est conquis. Il faut même que SeigneurAo, pourtant figure senscritiquienne au mauvais goût musical affiché, fasse une remarque narquoise pour que bien que solide sur mes positions je me mette à trembler.
Est-ce que je me suis planté ? Est-ce que le jeune Shamir, aussi frais et mignon soit-il, vaut-il que l'on se batte pour lui ? Pour le sauver de la médiocrité dans laquelle le monde semble vouloir le précipiter ? L'amour me rend-il aveugle ?
Je me rends bien compte que jamais je ne parler de musique dans cette critique et c'est bien là le problème. Parce que compte ici c'est bien évidemment Shamir, sa voix, ses thèmes, ses punchlines, son attitude. Le fond musical en tant que tel est pas top, sorte de house inoffensive sur laquelle le jeune chanteur peut broder des effets de voix. Puisqu'ici la musique n'est finalement très importante, sauf peut-être sur le super tube "On The Regular". Et quand on voit qu'il est capable de sortir sans peine des versions voix-guitare pour la Blogothèque, l'inutilité de la musique devient de plus en plus agaçante.
A partir d'un moment, je sais plus trop quoi penser mais je crois que je préfèrerais écouter ses démos enregistrées dans sa salle de bain.
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le 31 mai 2015
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