Une bonne dose d’adrénaline et de magie
Après nous avoir émerveillés avec Rayman Origins, Christophe Héral, aidé de son compère Billy Martin, étaient attendus au tournant pour Rayman Legends. Au moins par moi en tout cas.
Une fois le jeu lancé, il ne faut pas longtemps pour s’apercevoir qu’on se trouve face à une nouvelle performance, et au fil des heures qui passent, on se demande si celle-ci n’est pas supérieure à celle du jeu précédent, pourtant pas des moindres. Et, après plusieurs dizaines d’heures d’écoute hors-jeu, cette tendance tend à se confirmer.
La première chose notable avec cette soundtrack, c’est qu’elle est bien plus longue que l’OST officielle de Rayman Origins (~32min supplémentaires, soit 50% de plus), ce qui n’est bien évidemment pas déplaisant. On se baladera donc une fois de plus de monde en monde, enchaînant les thèmes extraordinaires (Medieval Theme, Babel Tower, Fiesta de los Muertos…) et d’autres plus convenus, mais toujours délicieux. Ainsi, certaines musiques figurent déjà au panthéon de mes pistes préférées de jeu vidéo, ce qui n’est pas rien.
Néanmoins, si cet album comporte un début absolument excellent, j’ai senti une légère baisse d’inspiration dans le deuxième tiers, avant de partir sur un final d’anthologie.
De manière générale, l’OST est beaucoup plus vive, beaucoup plus énergétique que celle d’Origins, beaucoup plus fatiguante en fait. D’ailleurs, il m’est régulièrement arrivé de flancher un peu après la première heure, les thèmes les moins excellents et peut-être les plus épuisants s’y trouvant.
Tout cela est dû au sujet du jeu, « Legends ». Mais ce n’est pour moi aucunement une raison, et je ferai donc à l’OST un reproche similaire au jeu : ça manque de contemplation !! Il y a bien Lost in the Clouds par exemple, extraordinairement contemplative et qui me rappelle d’ailleurs mon arrivée dans les marais, premier gros « ouaw » que j’ai poussé du jeu. Mais il n’y en aura pas beaucoup d’autres. Le jeu est énergétique, l’OST aussi. Et d’un côté, les douces sonorités du Désert des Didjeridoos ou de l’Océan des Songes me manquent un peu… Mais bon, je ne peux pas vraiment reprocher à une OST d’être parfaitement représentative de son jeu hein.
Au chapitre des regrets, il y a également l’habituelle déception en ce qui concerne la sélection des tracks pour l’OST officielle, qui comporte de nombreux oublis, notamment au niveau des musiques des fameux niveaux musicaux, toutes extraordinairement retravaillées. Ainsi Castle Rock, Gloo Gloo, Mariachi Madness et Dragon Slayer, quatre des six pistes remasterisées, ainsi que leurs versions 8 bits, sont absentes… ce qui est difficilement pardonnable. Absence probablement due à des questions de droits, mais come on guys, vous vendez un jeu qui comporte ces tracks, vous pouvez aussi vous payer les droits de remasterisation pour l’album sérieux.
Pour obtenir la version archi-complète de l’OST, il faudra donc encore une fois se tourner vers RayTunes ( http://bit.ly/15zybob ), et comme je suis bon prince je vous mets même directement les grands absents :
Castle Rock : http://bit.ly/1bpfSDe
Castle Rock (8-bit) : http://bit.ly/197orfR
Mariachi Madness : http://bit.ly/192CXex
Mariachi Madness (8-bit) : http://bit.ly/16EEQap
Gloo Gloo : http://bit.ly/1888zwt
Gloo Gloo (8-bit) : http://bit.ly/14OjgUk
Dragon Slayer : http://bit.ly/16vmKi8
Dragon Slayer (8-bit) : http://bit.ly/1bh1bn1
Au final, cette OST est excellente en tout point, les seules déceptions concernant le marketing ou le jeu originel, et donc au final pas vraiment cette bande son. Plus que jamais, on sent que Héral et Martin se sont éclatés comme des fous, et j’ai une image très précise de l’équipe d’Ubi Montpellier qui ont dû tous chanter en cœur « Luchador » pour l’enregistrer. D’ailleurs, je tiens juste à signaler que, si on cite toujours Christophe Héral, et c’est normal car il est le compositeur principal et en chef, on oublie souvent Billy Martin, qui a contribué à certaines très bonnes tracks, et qui a entièrement réalisé certaines autres des fois vraiment énormes, comme le génial « Olympus Maximus Invaded ».
Je terminerai sur une note nostalgique incertaine :
http://youtu.be/PpHcEbjOQgg
http://youtu.be/uExAAsr2rGI
Mais là j’ai peur d’être le seul à voir un rapport entre les deux =’[
Plus d’instruments, plus de voix, plus de vivacité, plus de délires, mais moins de repos et de contemplation, Rayman Legends : Original Game Soundtrack réussit là où le jeu dont elle est tirée échoue : se surpasser, faire mieux qu’Origins. Et si Legends avait eu plus de niveaux contemplatifs, la team Héral aurait suivi, et aurait alors proposé une des meilleures OST de tous les temps. Ce qu’elle n’est déjà pas forcément si loin d’être en soi.