[...] Dès « Gundog Allegiance », on se doute bien à quelle sauce on sera mangé : Razorgrind laminera la concentration de nos pauvres oreilles, le tout, en même pas 37 minutes. Les titres sont courts, nombreux et s'enchaînent à fond la caisse, sans jamais trop relâcher la pression, chacun avec ses caractéristiques propres. C'est un peu comme prendre une bouteille de whisky complète, la verser dans un saladier puis rajouter tous les fonds de bouteilles qui traînent dans le placard pour arriver au final – presque miraculeusement – à un résultat gustatif fort savoureux. Parce que ça va piocher dans beaucoup de râteliers. Dans le hardcore tout d'abord, sans surprise vu que c'est ancré dans l'identité Leng Tch'e depuis ses débuts, avec « Indomitable ». Les touches thrash sont également fort bien représentées avec « Spore », « Cibus » où la voix se permet même de passer en registre clair de manière fort convaincante ou encore l'intro « I Am The Vulture » que Pantera n'aurait pas renié. Les rythmiques peuvent également ralentir sans que ça aille perdre de sa méchanceté (l'intro de « The Red Pill » fort inspirée des meilleurs low-tempis saccadés de Napalm Death ou encore les breaks très doom de « Stentor Of Doom » et « Redundant » ainsi que l'intro de « Magellanic Shrine » très puisée dans le black le plus lancinant et hypnotique). Ça se permet même de savoir groover avec classe sur « Guinea Swine ». Et de te foutre des mandales dans ta gueule en toute simplicité avec des « Cirrhosis » ou encore « AnarChristic » entre autres choses.
Bref, Razorgrind tabasse sévère et montre clairement ce qu'est réellement Leng Tch'e : ce vilain garçon totalement imprévisible qui fait craquer nombre donzelles en mal de sensations fortes. Et qui s'assume d'autant plus avec l'âge. Vivement un rencard sur les planches et un prochain méfait qui, espérons-le, demandera moins de temps de gestation que celui-ci !
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