Cette oeuvre à couper le souffle dégage une puissance parfois proche de la violence. D'ailleurs, King Crimson incarne la tendance du rock progressif la plus proche du métal. Sombre et apocalyptique, Red est de ces albums qui sont difficiles à encaisser. Les trois premiers morceaux ("Red", "Fallen Angel", "One More Red Nightmare") sont des chefs d'oeuvre sanguins où une douceur trompeuse alterne avec les ritournelles les plus torturées. "Providence" est un OVNI free-jazz assez hermétique tandis que "Starless" dégage une désillusion contemplative sublime. Ce final est sans nul doute l'un des plus beaux morceaux jamais composés. Batterie, mellotron et saxophone occupent l'espace sonique avec une grâce biblique. Le groupe de Robert Fripp pousse le rock progressif dans ses derniers retranchements.