Réelle vie 3.0
4.5
Réelle vie 3.0

Album de Maes (2021)

Vendu comme un retour du kickage, Maes se vautre rapidement dans ses pires travers. Manque d'inspiration ? Peut être. Mal conseillé ? Probablement. La recette est suivie et c'est mauvais.


C'est pas une surprise, ça fait plusieurs années que Maes se tourne vers Booba. L'ombre de son mentor est là partout. Des mélodies pas inspirées au choix des prods qui manquent de corps pour venir chantonner mollement dessus. L'album ne brille absolument jamais par la musicalité du projet. Maes pourrait poser sur n'importe quoi il s'en fiche tellement la recette est là. Il débite ses rimes faciles, avec des schémas faciles pour finir sur une chansonnette à la mélo facile.


Et justement, les chansonnettes. Si dans la forme la profonde inspiration b2o-esque est là, il n'y a ni la poésie lyricale ni aucune mélancolie pourtant recherchée. Il chantonne dans le vide. Rien n'en ressort si ce n'est de la soupe. Alors quand il revient kicker de temps en temps, on pense respirer. Mais c'est sans le contraste textuel narquois de son maître, ni la sauvagerie d'un Ashe avec qui il partage une voix désincarnée, en retrait. Aucune émotion ne ressort ni dans les chansons qui ne sont qu'un enchainement de bouillie (l'arrivée de Zed est un sabotage tellement il le graille sur la mélo et l'incarnation en deux secondes), ni dans les textes rappés qui restent un enchainement de clichés posés à la chaîne sans grande inspiration dans sa façon de poser.


C'est d'autant plus dommage de sortir un tel projet quand ce début de décennie connait une grande flexibilité musicale entre la pop et le rap. Les oreilles des auditeurs sont désormais plus familier à plus de richesse musicale, et il aurait été bon d'aller piocher là bas pour faire une économie de mélo bas de gamme, laisser respirer la musique et y caler ton envie de mélancolie. Mais non, la recette est là il faut copier ce qui marche (ou marchait) depuis 2015 car c'est la réelle vie tu connais.


Maes délivre donc 42 minutes de chouinerie pas inspirée. Bordel même la prod de Flem de T-max 560 arrive pas à le secouer, et il vient botter en touche en couinant tout le refrain (SUR. UNE. PROD. DE. FLEM.).
Pourvu qu'il touche ses thunes, qu'il rembourse son mentor pour rester dans ses faveurs. Mais je n'ose plus rêver d'un réveil de Maes, pour qui la gloire semble désormais bien lointaine.

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le 27 nov. 2021

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