"Where All Flesh Is Soil"
Troisième album pour ce combo de Mjölby en Suède, et premier chez l’écurie Pulverised de Singapour. Parmi les quatre membres du groupe, on retrouve Matthias « Flesh » Frisk, éminent illustrateur notamment pour Ghost, Entrapment, Miasmal et Vampire (en plus de Vanhelgd, bien entendu) et Jonas Albrektsson, ancien bassiste du défunt Thy Primordial.
Le groupe avait sorti son précédent album et un EP chez Nuclear War Now!, ce qui leur avait donné l’opportunité de jouer à la seconde édition du NWN! Fest.
Dès la toute première écoute, j’ai su que ce disque n’était pas un énième album d’Entombed/Carnage/Dismember-worship de quinzième zone.
Et les écoutes suivantes n’ont pas démenti ma première impression : cet album me file des frissons, p***** !
Pourtant, Dieu sait que j’en bouffe, du swedeath. Il en sort par palettes entières, ces dernières années. Mais là, c’est juste une perle rarissime, un bijou comme on en entend que trop rarement.
Plutôt que de reprendre la formule toute faite comme nombre de ses congénères (suédois ou pas, d’ailleurs), Vanhelgd a accentué tout particulièrement l’atmosphère occulte et le penchant mélodique, réminiscences du tout premier EP d’At The Gates, Gardens Of Grief (pour moi, le mélodeath comme il n’aurait jamais dû cesser d’être). C’est particulièrement évident sur le morceau éponyme et Salt In My Hands.
Du reste, les riffs sont phénoménaux, l’ambiance d’une noirceur impressionnante ; autant les plans up tempo sont déjà terribles, autant les passages mid ou doom tempo sont encore plus meurtriers. Les compos sont assez homogènes, mais il y a quelques éléments qui permettent aisément de les distinguer : pour exemples, les chœurs scandés sur Ett Liv I Träldom, le piano sur fond de bruits de vague à la fin de Sirens Of Lampedusa, le final particulièrement intense du premier morceau.
Le tout calibré sur quelque quarante minutes.
Le son est excellent, tous les instruments sont parfaitement mis en valeur ; que ce soit les voix imposantes de Frisk et Johansson, la batterie avec les cymbales légèrement mises en avant, la basse qui a quelques passages pour elle toute seule.
L’album a bénéficié du travail de mastering de Tore Stjerna après un enregistrement au studio Underjord.
Du grand art !
Pour moi, c’est un disque exceptionnel, je n’ai rien entendu de semblable récemment ; un death metal qui combine le meilleur du swedeath classique, des éléments mélodiques sombres au possible et une aura occulte irrésistible.
Un des chefs-d’œuvre de l’année à mes yeux.