Shieeeeeeet... Il est la. Le tant attendu, le tant redouté, le Slayer sans Hanneman. Deux ans après la mort de celui qui était indéniablement le principal moteur du groupe, comment ce qui reste de la bande s'en sort ?
Parce qu'en live, Slayer n'a aucun problème, Bostaph est un excellent remplacement à Dave Lombardo et Holt remplit autant qu'il le peut le vide laissé par Jeff Hanneman. La machine est bien huilée, le show est impeccable, rien à redire de ce côté la.
Mais voila, jouer ses morceaux classiques après plus de 30 ans de touring, ça doit savoir se faire. Lâcher un nouvel album qui vaut son appellation SLAYER sans Hanneman en est une autre. Et ça s'entend assez rapidement sur ce "Repentless".
Pourtant l'album commence plutôt bien, avec une petite intro bien léchée qui enchaîne sur la title-track qui crie "Je vais vite et je crie fort, aime moi stp", jusque la, pas de problème.
Mais la monotonie s'installe malheureusement très vite, les symptômes visibles : des riffs qui se ressemblent tous et des difficultés à discerner les titres si on les prend au pif.
On a bien quelques coups d'éclat qui traînent en milieu d'album avec un "When The Stillness Comes" où Slayer ralentit le rythme et installe une ambiance bien creepy, suivi d'un "Chasing Death" que j'aime bien sans trop savoir pourquoi.
L'autre point plutôt positif sur cet album : les solos. Avec sir Gary Holt qui vient s'inviter pour montrer un peu de son talent a la guitare solo, on a de bons échanges avec King, notamment sur "Cast The First Stone", et le premier solo sur "You Against You" déchire bien sa race.
Et ça sera à peu près tout, la cuvée 2015 des californiens est au final très fade, et c'est grosso merdo tout ce que j'aurais à dire dessus. Si on le fout à côté des derniers albums des groupes de Thrash "de seconde division" (très très gros guillemets hein) comme Testament, Overkill ou Exodus, ce "Repentless" fait assez pâle figure.
Mais parce que j'aime bien finir sur une note positive (je parle quand même de mon groupe préféré là), si on le compare a un certain "Super Collider", il fait finalement pas si pitié que ça. Puis on est pas non plus tombé dans le gouffre qu'a été "St. Anger", cet album respire le Thrash, certes pas la top qualité du genre, mais quand même, y'a toujours ce quelque chose qui donne envie de, si ce n'est headbanger, au moins taper du pied frénétiquement.
Puis je rajouterais même que si Gary Holt est impliqué activement dans le processus créatif (pas juste poser des solos et a+), y'a moyen qu'une éventuelle suite ait un peu plus de panache. Et on va pas se le cacher, sauf si Araya prend sa retraite, c'est assez inévitable (la suite, pas Holt qui écrit).
Parce qu'être un vrai fan, c'est aussi reconnaître quand ça va pas, ça serait se voiler la face et insulter le travail accompli auparavant. Et ça vaut pour tout ce qu'on aime mettre sur piédestal, peu importe les artistes et peu importe le média visé.
J'aimerais qu'il en soit autrement, mais Slayer ne déroge pas à cette règle : "Repentless" est tout ce qu'il y'a de plus moyen, et n'aura pas de traitement de faveur.
C'est 5.5 arrondi en dessous parce que sinon on va m'accuser de favoritisme quand même. Zut.
Delusions of Saviour : 8/10
Repentless : 7/10
Take Control : 5/10
Vices : 5/10
Cast the First Stone : 6/10
When the Stillness Comes : 8/10
Chasing Death : 6/10
Implode : 5/10
Piano Wire : 5/10
Atrocity Vendor : 5/10
You Against You : 6/10
Pride in Prejudice : 5/10