un charme unique

August Burns Red est un groupe de Christian Core originaire de Lancaster, Pennsylvanie. Ces artistes que l’on suit, depuis pas mal d’années déjà, offrent un rythme d’écriture effréné d’environ un album par an. Un charme qui opère souvent sur un titre unique. Par le passé, on était charmés par un solo sublime dans Existence de Constellations, puis c’était au tour de leur virage hispanique improbable à travers Internal Canon dans Leveler.

Même si l’on peut parfois leur reprocher un manque d’innovation ou un ensemble parfois trop répétitif, il y a toujours quelques titres pour nous prouver le contraire. Il en est de même dans Rescue & Restore dans lequel une partie des chansons s’inscrivent dans la lignée des créations impétueuses du groupe. Heureusement, la batterie ultra-présente de Matt Greiner vient vite remettre les choses à leur place. C’est donc un album qui fonctionne aux coups de cœur, du début à la fin, avec des hauts et des bas.

Toute émotion commence avec Spirit Breaker et son passage à corps ouvert où Jake et ses textes nous font ressentir une profonde tendresse à travers ses cris. On est ensuite étonnés par Creative Passivity et son incroyable aspect progressif. Le véritable hymne du disque grâce à l’installation de violons et une ligne directrice vers un ailleurs meilleur.

Un peu comme Fault Line où l’intro aux riffs touchants emplit peu à peu l’espace d’instants lourds et de breaks instables. Tout ce qui a toujours été la marque de fabrique d’August Burns Red se retrouve ici. Les ruptures et les reprises intenses sont la plus grande force du groupe, entre moments métal et expressions sensorielles, exactement ce que l’on attendait de leur évolution.

Ils ont su prendre ce qu’il y avait de meilleur en eux pour le recracher en un opus fidèle, sans réelle prise de risque, mais magnifiquement élaboré. Rescue & Restore regorge de beaux instants, plus sensibles qu’à l’habituée, plus profond également (Beauty In Tragedy). Un progrès qui nous permet de quitter des cris basiques pour se tourner, disque après disque, vers une sensibilité qui nous tenaille. Une avancée qui les mènera sans doute vers des efforts d’une clarté et d’une puissance infinie.