... ont-ils dit. Car il est plus que temps d'agir pour que d'écouter ce que nous savons depuis des décennies. La planète a la fièvre. Nous la détruisons, de contribution involontaire ou non.
Midnight Oil signe son ultime album, le bien nommé Resist, qui sera suivi d'une dernière tournée mondiale. Une dernière, car l'avion, ce n'est pas très écologique. On m'avait tenté de voir le groupe australien à Paris en ce mois de juillet 2022. J'aurais aimé, mais je déteste aller à Paris. Et puis probablement que le cœur, le mien, n'y est plus. Les Oils sont vieux. Peter Garrett est proche de sa soixante-dixième année. Bones Hillman, le bassiste, n'est plus. C'est démoralisant, n'est-ce pas ?
Je n'écoute pas autant ce disque comme j'écoutais les plus anciens. Resist sent la bande son d'un constat d'impuissance. Les vindictes alarmées d'il y a plus de trente ans ne sont plus que des échos étouffés, que nous n’avons fait qu’écouter pour beaucoup sans pour autant réagir, engoncés dans notre hédonisme et notre semblant de bonne conscience. C'est con ! Midnight Oil était radical par ses messages mais nous ne l'étions pas assez pour tout changer en temps et en heure. Voilà où nous en sommes aujourd'hui depuis les dernières années passées. Si nous résistons, et heureusement qu'il existe des gens qui résistent dans le monde, il y a toujours de l'espoir. Cet espoir que des puissances anxiogènes veulent corrompre. Résistons !
Voilà ce que ça m'inspire, en mélange avec la mélancolie de certaines mélodies parmi les douze titres de Resist.
"Rising Seas" signale l'urgence sur la montée des mers et des océans. C'est clair. La musique des Oils est reconnaissable avec les tintements clairs des guitares. Une basse puissante soutient d'une rythmique ferme la mélodie aérienne. "The Barka-Darling River" est un peu plus énervé dans un premier temps avant que sa seconde partie se termine calmement au piano. Le lent "We Resist" se fait plus grave. D'autres morceaux ne sont pas mal, bien que peu mémorables à mes oreilles : "Nobody's Child", "Lost At Sea" avec sa guitare byrdienne.
Midnight Oil est devenu sage, son ton est moins vindicatif ce qui est le cas depuis longtemps. De n'avoir jamais vu ces australiens en concert, je n'en ferai néanmoins pas un regret car il y a plus grave.
Resist est un bon album bien qu'il soit moins marquant. Ou alors c'est l'âge qui fait blaser.