Une galette bien plate...
Archive avait pour habitude de nous bousculer dans nos émotions, ou du moins de nous proposer une musique humaine, chaude (Londinium), et quand elle n'était pas chaude, elle était belle et torturée (You All Look the Same To me, Noise...). Avec Restrictions, il semble qu'Archive ait oublié les recettes de son succès. Comme dans With Us Until You're Dead, qui souffrait du même problème, ce Restrictions, bien qu'étant un bon album dans l'ensemble, ne parvient pas à captiver. On l'écoutera 3 fois, puis on passera à autre chose, au vieux Archive qui véhiculaient tant de choses, à ce Again qui fait s'arrêter le temps, à ce Fuck U qui transmet tant, à ce All Time si reposant, à ce Lights, et You Make Me Feel.
Bref. Je suis conscient que ce début de critique peut me faire passer pour un "hater" et un partisan du "c'était mieux avant", qu'on est tous un peu ne nous mentons pas.
Pourtant ce Restrictions est tout, tout sauf un mauvais album. Le dernier Matt Pokora est mauvais et insipide, mais le dernier Archive ne l'est pas. Le problème est tout autre.
Il est tout autre, mais il n'en est pourtant pas vraiment un. Le vrai souci d'un album comme Restrictions, c'est son manque flagrant de chanson marquante, chose qu'Archive faisait tellement bien depuis You All Look The Same To Me, et chose qui semble avoir été oubliée par Keeler et Griffiths au fur et à mesure que leur projet avançait, dans leur quête d'une musique parfaite sur le plan... musical (eh oui parfois le vocabulaire nous lâche) au détriment de l'émotion de morceaux peut-être moins bien foutus et moins complexes, mais bien plus efficaces, paradoxalement, comme "Taste Of Blood" ou "Get out".
C'est pourtant dommage, des bons morceaux il y en a à la pelle dans cet album. Kid Corner, Crushed, Riding In Squares... Mais rien qui capte l'oreille et qui pousse à être réécouté.
Un album pour les fans, qui aiment Archive parce que c'est Archive, et qui achèterons l'album parce que c'est Archive, ce que je vais faire personnellement. Mais si vous souhaitez découvrir Archive, partez du début, c'est-à-dire de Londinium, et vous pouvez même vous permettre de n'écouter que le triptyque You All Look The Same To Me / Noise / Lights, tant il résume tout.