Totalement séduit par With Us Until You're Dead, je n’ai pas été accroché d’emblée par Restriction. Plusieurs écoutes plus ou moins attentives ont réussi à me faire prendre conscience de l’intérêt de l’album. Beaucoup moins évident que With Us Until You're Dead, Restriction nécessite un temps d’adaptation, tant il est riche et subtil.
Restriction est un monstre de complexité glacée, où des morceaux post-rock fervents ouvrent sur des ballades qui feraient frissonner un ours polaire.
Alexis Hache / Les Inrocks
Une définition qui correspond bien à mon ressenti.
Le premier morceau du disque, Feel it, reflète parfaitement toute l’ambivalence à suivre. Un début tout en retenu avant de se libérer dans l’entraînante simplicité des guitares, portée ensuite par la sophistication électronique. Une introduction dont j’aurais dû écouter le message dès le départ: sens-le pleinement cet album, sans entrave, sans question.
Les boucles de Restriction viennent ensuite comme un mantra perturbé par Distraction. Archive aime à osciller dans cet album. A la manière de Third Quarter Storm, qui tente de nous hypnotiser avec ses va et viens stéréo.
Les premiers frissons viennent sur End Of our Days et la voix d’Holly Martin.
Les voix féminines seront véritablement ce qui m’a fait vibrer. Que ce soit avec Black And Blue et surtout Half Built Houses, avec son refrain lancinant « Signs I can’t ignore / Signs I can’t ignore anymore » et l’intonation de Maria Q, qui semble proclamer une sentence à chaque « anymore ».
Sur cet album, je conseille l’analyse plus pointue de Josse Juilien sur Le mauvais coton.