Lorenzo l'empereur du sale, j'aime bien. J'aimais bien son premier album, le personnage me fait rire, les vulgarités ne me gênent pas, la petite moustache à laquelle s'ajoutent le bob et les lunettes de soleil très 2006 me font plus "délirer" qu'autre chose.
Alors j'attendais avec impatience la sortie du nouvel album de Lorenzo, appelé gentiment et dans une douceur qui n'appartient qu'à lui : Rien à branler. Pour une fois (et ce n'était pas arrivé depuis la sortie d'Enfants Terribles, de Columbine), j'ai attendu minuit le 23 février pour écouter puis télécharger (sur une plateforme légale tu le c mamène) l'album. J'ai écouté les chansons dans l'ordre, et j'ai immédiatement été séduite par la diversité des morceaux, par les featurings et par la "mise en scène" de l'album.
Lorenzo s'y est calmé, notamment dans le dernier morceau qui donne son nom à l'album Rien à branler, qui ressemble plus à une ballade qu'aux morceaux énervés type Freestyle du sale, ce qui m'avait fait connaître le fameux Larry Garcia. Certes, les paroles sont toujours aussi corrosives, subversives et politiquement incorrectes (le très glam "J'lance une pièce dans une femme fontaine" ou le morbide "mon meilleur client c'était Jean-Luc Delarue") et ne correspondent absolument avec les valeurs que j'aime, mais écouter Lorenzo (et cela s'applique également à d'autres artistes, comme Damso ou Booba ou encore ma très récente découverte de PNL) est pour moi une pure distraction, à prendre au second degré et pour le "personnage".
Les titres sont diversifiés, voire quasiment à prendre chacun à part entière : de la ballade déjà citée "Rien à branler" à la chanson phare (dont le clip est déjà sorti) "Carton rouge" qui fait danser, au duo sur le rap conscient-ironique-rappeurs trolls avec VALD, aux chansons entièrement dédiées à la drogue (voire même au deal pour "Bizness"), aux featurings avec les membres de Columbine : Luji et Foda C pour la superbe "Ce genre" (mon titre préféré de l'album) dont les paroles sont intelligentes et à la structure bien construite et Charles Vicomte (aka Charles Vivi) dans la chanson sur les riches, "Champagne & Pétou". En ce qui concerne la "mise en scène" de l'album, j'ai trouvé le titre "Les OVNI" très intéressant : dans un décor type La Soupe aux choux (où les choux sont plutôt de la weed), l'arrivée du king Lolo et de son poto Rico est mise en scène et c'est une des chansons que j'imagine parfaitement en concert.
Enfin, Lorenzo place dans cet album ses deux chansons déjà sorties : "Fume à fond", le délire sur la drogue dont les paroles sont extras, et "Le son qui fait plaiz" et ses 1min42 de bonheur, aux punchlines frappantes du type : "pourquoi t'étais Charlie mais t'étais pas Jean Pierre Coffe ?". Et voilà, le nouvel album de Lorenzo c'était ça, mon top 3 des morceaux est le suivant : 1/ Ce genre, 2/ Bizarre et 3/ Carton Rouge, j'ai moins apprécié les titres "Bizness" et "Bouteille d'eau" et je le conseille à tous, à condition d'avoir les oreilles bien accrochées et d'éviter une écoute en famille un dimanche midi !