Nous sommes en 2016 et je découvre par hasard un certain Lorenzo sur le site HauteCulture qui propose des mixtapes de rap français.
Je retrouve alors ce qui m'avait plus dans l'album "t'as vu" de Fatal Bazooka neuf ans plus tôt : Un rap parodié à l'extrême, surlignant l'absurdité des éternels thèmes du gangster, dealer de drogue et mysogine sur fond de vulgarité.
Bref, cet album était présent dans ma playlist pendant plusieurs mois, décrochant souvent un sourire au beau millieu de la rue sur une punchline absurde.
Puis le visage de Lorenzo est apparu un peu partout : Sur les espaces publicitaires, sur les sites de streaming musicaux majeurs, sur des documentaires ARTE, aux info avec ses plaintes d'associations féministes. Le gars est devenu très vite une icône d'un rap idiot rassemblant une communauté trollesque reprenant en chœur son fameux "mamène" ("my men").
Soyons honnête, même si ce premier album m'avait laissé un bon souvenir, je n'attendais pas particulièrement ce nouvel opus, probablement à cause de tout ce rabattage médiatique, qui agace trop souvent le vieux hipster que je suis.
Du coup, "Rien à branler", c'est quoi ?
C'est simple : C'est le même que le précédent et en même temps, à quoi s'attendre d'autre ? Lorenzo s'est construit un personnage cloisonné dans son trip du "rap sale" qui se fou de tout, il est maintenant enfermé dans ce rôle. Alors, c'est drôle, ça se laisse écouter mais le rappeur a perdu sa fraîcheur et sa spontanéité. Cependant, contrairement à son premier album, on note un peu plus de diversité dans les instru, comme un début d'ouverture qui peu laisser espérer un renouveau du personnage. Et puis, le featuring avec Vald apporte un rap-idiot x2 assez fantastique.