Hard Rock venu des cieux

Le Hard Rock. Musique de barbare? De sauvage dites-vous? Quand on entend Hard Rock, on voit AC/DC bien sûr, l'un des grands leader, avec un style bien précis, gros riffs sans fioritures, musique directe et un sens du groove indubitable! Mais il ne faut pas oublier que c'est avec des groupes aux sonorités bien plus complexes qu'est né l'enfant terrible du Blues et du Rock classique. Led Zeppelin, Deep Purple, Blue Öyster Cult, pour ne citer qu'eux. Et bien entendu, Rainbow, groupe à la richesse incroyable.



Rainbow c'est toute l'histoire de Ritchie Blackmore, guitariste exceptionnel, mais au caractère de cochon qui a donc abandonné le navire Deep Purple, son premier groupe, las de toutes les tensions qui ont pu naître entre lui et la quantité faramineuse de musiciens qui sont passés par le pourpre profond. Dès lors, le brave Ritchie se met en quête de nouveaux membres pour mener à bien son projet, et non des moindres, puisqu'il révèle aux yeux du monde, probablement l'un des plus grand vocalistes de l'histoire du rock, à savoir Ronnie James Dio. Fort d'un premier album riche en émotions, Blackmore finit d'achever ses fans en sortant avec RISING, un album décisif dans l'histoire du Hard Rock armé d'un nouveau line-up au CV un peu plus ronflant (Cozy Powell à la batterie ancien batteur de Jeff Beck et de Murray Head; Jimmy Bain à la basse qui officiera plus tard au sein de Dio).



Album décisif disais-je, car il s'agit là d'un véritable monument. Probablement l'un des meilleurs albums du genre. Mais quelle est la recette qui nous permet de jeter tant de fleurs à Ritchie Blackmore? Et bien tout simplement le fait que TOUT ce qui peut enjoliver un morceau de hard rock se trouve dans cet album. C'est bien le secret de cette galette; son véritable point fort, c'est qu'il est complet. Petite parenthèse au passage sur la pochette qui est magnifique!

Mais venons en au fait, la musique! L'album démarre progressivement sur les notes de "Tarot Woman" qui est l'un des classiques du groupe, un morceau aux relents progressifs, avec quelques sonorités épiques et un refrain au tempo assez rapide. Un morceau qui se veut en même temps complexe et direct, comme pour capter l'auditeur sans trop l'enfoncer dans des envolées instrumentales qui n'interviendront que dans les deux dernières pièces de l'album, mais nous y reviendrons plus tard!

Passé cette première étape, on arrive dans la partie "catchy" de l'album avec le trio "Run With the Wolf", "Starstruck" et "Do You Close Your Eyes", de très bon morceaux de hard rock bien plus facile d'accès, se voulant moins progressifs. Si le premier se veut plus groovy avec un bon mid-tempo et un solo envoutant de Blackmore sur la fin, les deux autres morceaux sont bien plus entrainants, notamment "Starstruck" qui rappellera Deep Purple avec quelques réminiscences de "Pictures of Home" sur l'album "Machine Head", mais avec un rythme bien plus effréné!

Le dernier morceau du trio "catchy" est bien plus heavy, qui se rapproche un peu plus d'AC/DC au niveau du rythme, mais toujours avec le son particulier de Blackmore qui inscrit vraiment sa griffe, et ne peut nous empêcher de nous rappeler Deep Purple, mais qui s'en soucie, du moment que le plaisir est au rendez-vous?

Mais il n'y a pas que Blackmore qui fait des prouesses, puisque Ronnie James Dio signe là probablement sa plus belle performance sur un album, sa voix ne souffre d'aucun défaut.

Cette éloge que je viens de faire est néanmoins bien maigre pour un homme qui surprendra tout son monde sur ce que j'aime considérer comme l'une des meilleures compositions de Hard Rock de tout les temps (Expression un peu vulgaire et utilisée à outrance mais qu'a cela ne tienne!), à savoir "Stargazer". Dio y est comme possédé et chante avec une qualité rarement atteinte.

Loin de moi l'idée de partir dans une envolée dithyrambique, je préfère vous laisser découvrir le morceau par vous même et vous faire une idée (A condition de ne pas reculer devant les 8 minutes de la chanson!) Ce morceau magique se termine par un solo monstrueux de Blackmore qui laisse exploser tout son génie.

L'album se termine par un autre chef d’œuvre, "A Lighe In The Black" bien plus hard que Stargazer qui cette fois ci laisse la part belle à Tony Carey qui nous gratifie d'un impressionnant solo de clavier. La marque des grands morceaux progressifs bien entendu! Le seul défaut de ce morceau, c'est de passer après "Stargazer"!



Voilà la force de cette album. Non content de proposer uniquement des morceaux de qualité première, ce deuxième brulot de l'Arc-en-Ciel satisfera tout les amateurs de hard rock, les hardos qui privilégieront le trio central de l'album, et les progeux qui s'extasieront sur "Tarot Woman", "Stargazer" et "A Light in the Black"!

Un album mythique dans l'histoire du Hard Rock, à la richesse considérable et bien en avance sur son temps qui pavera la route de bien des groupes de rock et de metal! A écouter sans modération, cela va de soi! Merci Monsieur Blackmore!