La guitare de Ritchie Blackmore (Deep Purple) et la voix de Ronnie James Dio (Dio, Black Sabbath) dans un seul et même groupe. Non ce n'est pas un rêve, mais bien le premier album d'une formation de légende qui ne connaît pas l'exposition qu'elle mérite. Blackmore y démontre la maturité de son jeu tout en subtilité, capable d'exprimer une grande palette d'émotions et de les faire transpirer dans chacune de ses notes ; le tout étant impeccablement accompagné du swing et de la voix si reconnaissable de Dio. Craig Gruber à la basse et Gary Driscoll à la batterie ne déméritent pas pour autant, participant à la création d'un son cohérent et vibrant de puissance.
L'album s'ouvre sur Man on the Silver Mountain et son riff de guitare exceptionnel auquel il est difficile de résister ; dès les premières notes le ton est donné. Consciemment ou pas Blackmore nous transporte près de dix ans auparavant lorsque Deep Purple faisait ses premiers pas car c'est véritablement ce style que l'on retrouve tout au long de l'album, du swing hérité du blues à la distortion légère et pincée.
De la rythmique funk de Snake Charmer à la ballade onirique de Catch the Rainbow en passant par un hommage aux premières heures du rock 'n' roll dans If You Don't Like Rock 'n' Roll, l'album propose un bel éventail de styles et de sensibilités. Les deux reprises (Black Sheep of the Family de Quatermass et Still I'm Sad des Yardbirds) ont tout à fait leur place et montrent à merveille la faculté de Rainbow à insuffler de la vie dans ses morceaux.
Comme tous les arcs-en-ciel, celui-ci brille de milles feux mais est de courte durée, alors attrapez-le.