Le terme « série française » a pendant longtemps été synonyme de mauvaise qualité avec ses scénarii incohérents et ses acteurs en demi-teinte. Mais le format court, et humoristique, du début des années 2000 va venir changer la donne : Un gars, une fille puis Caméra Café rencontrent un succès mérité qui va permettre à Alexandre Astier de débuter Kaamelott sur le petit écran.
Dès les premiers épisodes, l'humour tantôt absurde tantôt subtil fait mouche à chaque coup et les répliques cultes sont délivrées par un florilège de comédiens talentueux donnant corps à la série. Le jeu du charismatique Alexandre Astier laisse entrevoir des mimiques et une gestuelle qui évoquent Louis de Funès, pour lequel il a beaucoup d'estime, mais l'acteur impose sa propre patte et ne tombe jamais dans la parodie.
Même si Kaamelott n'a pas été la première série du genre, elle réussit à s'extirper de la pauvreté cinématographique de ses parents en ajoutant un jeu de caméra et un placement d'acteurs de si bonne qualité que l'œuvre finit par se sentir à l'étroit dans ce format de 7 minutes. Pour les saisons 5 et 6, Astier opte pour un 45 minutes plus classique (même s'il a parfois du mal à s'y tenir) où il peut enfin exposer son talent de réalisateur et entamer la transition de la série vers le grand écran.
Les deux dernières saisons vont également plus loin que les précédentes par leur contenu, l'humour se fait un peu plus discret pour laisser place au drame et le résultat final est parfaitement équilibré et rythmé. Via Kaamelott, Alexandre Astier signe non pas un mais deux chefs d'œuvre et montre que la France est capable de proposer des séries rivalisant avec les meilleurs productions américaines. S'il y a une chose à reprocher à Kaamelott c'est de s'être arrêté si tôt, en nous mettant l'eau à la bouche. Alors, prenons à nouveau notre mal en patience, et continuons de guetter ardemment la sortie des films.