Difficile de reprocher quelque chose à Brockhampton tant la qualité générale du groupe a été irréprochable depuis leur (vrai) début en 2017. 6 albums (+1) en 5 ans, aucune fausse note, c’est un exploit à souligner tant il est rare. Voilà donc selon eux leur avant dernier projet, ROADRUNNER, qui ne fait pas exception à la règle et qui, après tant de projets, réussi à garder l’esprit créatif et unique qui fait l’essence du « boys band ».
Who let the dope boys out ?!
Cet esprit créatif, c’est ce qui a permis au groupe de ternir à travers chaque sortie, influencé par tout genre et tout domaine, ils distillent les envies et références tout au long du disque. On passe d’ambiance trap, rock, jazzy, boom bap, pop ou expérimentale d’un morceau à l’autre, voir parfois même dans la même track. Mais le véritable tour de force réside dans la réussite d’en faire quelque chose de construit et de cohérent. Ainsi rien ne semble en trop et ROADRUNNER brille par sa construction assez unique et originale.
When I look at myself I see a broken man
Ce qui rend Brockhampton remarquable après tout ce temps, c’est qu’ils restent des gens « comme nous », pas des superstars, pas des légendes et pas suffisamment connu en devenir fade. Chaque membre du groupe peut servir d’identification, que vous soyez triste ou heureux, hétéro ou gay, pauvre ou riche, seul ou accompagné, c’est avant tout l’honnêteté qui marque la musique du groupe et du son particulier de ROADRUNNER.
Peu importe l’invité, peu importe le thème qu’ils choisissent d’aborder, Brockhampton répand leur style dans ROADRUNNER, comme ils le faisaient dans SATURATION, iridescence ou GINGER, un style en constante rénovation, véritable signature du groupe.
Light it up, light it up, we bring the light show
S’ils ne sont pas nécessairement les meilleurs en technique, en production ou en écriture, ils le sont en sincérité, ROADRUNNER est une lettre de passion pour l’art qu’ils aiment, entre les bangers enragés Buzzcut, Chain On ou Bankroll, les morceaux profonds comme The Light sur fond de guitare électrique frissonnante, The Light II ou Old News plus pop, et enfin les sons plus indescriptibles comme l’incroyable Windows, ou le très bon Don’t Shoot up the Party, ROADRUNNER parvient (à nouveau) à donner parole et expression à chaque membre (et plus) qui a quelque chose à dire.
Made this album with my dawgs, but the city closed
Si c’est effectivement l’avant dernier album du groupe, alors on espère (mais sans réel doute) qu’ils termineront aussi bien qu’ils ont vécu, toujours dans l'originalité, dans la passion, alors on se lève, on se concentre et on profite.
(c’est Matt le meilleur)