Comme il est clair que c’est album est surévalué à l’extrême, je vais donc faire quelque chose de très rock’n’roll, c’est-à-dire foutre le bordel dans le versus. Tous ceux qui l’ont notés haut et fort, sont sûrement fans du Velvet Underground, et de Lou Reed sans le Velvet, car les arguments sont assez délirants quand même ! Oublié le son mono qui peine à réchauffer mon système hifi. Oublié le clavier qui ne fait rien d’autre que de la figuration, caché derrière les autres. Oublié les compos déjà simples à la base, mais encore plus décharnés, voire squelettiques, qu’on ne voit que l’essentiel. Un riff (rock), qui se répète à l’infini. Des riffs sur deux accords, on en a vite fait le tour. Un album noisy, bruyant, ça doit être un coup de Lou Reed pour faire chier sa maison de disques. Il n’a pas apprécié le demi échec de son précédent opus, Berlin, là il décide de se lâcher, le jouer quitte ou double. Avec un peu de sauce, ça deviendra culte, peut-être.
Quand il essaie de pousser la voix, et de chanter comme dans le bon vieux rock, White Light / White Heat, ça coince, il est bouffé par les guitares. Et ces deux guitares qui sont là pour faire tout le temps la même chose, je ne vois pas du tout l’intérêt. Un, fait la rythmique, l’autre un demi solo, et vice versa, et c’est un foutoir dans la tête de l’auditeur. A la fin des morceaux, on peut entendre le public applaudir à tout rompre, pour nous rappeler que c’est du live. Et le flow de Lou, est mou, story telling, parlé, ce street talk de crooner défoncé, si on n’est pas fan absolu, on va trouver ça nul, fainéant, facile, et sans imagination.
L’album tient à la personnalité unique de Lou, icône de la vie bordeline, et pape de la défonce, qui nous parle de l’autre côté de la rue, sur le trottoir, là où on va voir les paumés, drogués, marginaux, laissés pour compte, la vie rock’ n’roll ? Pierrot blafard qui joue son rôle de légende New-Yorkaise, revenue de tout, et qui peut donc faire la star, laisser les instruments s’exprimer, ne pas chanter, ou chanter de temps en temps. Mais, il y a un mais, ses guitaristes ne sont pas assez bons pour hisser l’album sur les hauteurs instrumentales que l’on est en droit d’attendre. Le son est sale, sans effets glam, donc rock. Et alors ? Du rock scolaire, tardif et culte. On finit par Rock’N’Roll, un morceau qui part bien, et qui se termine par une boucle rock, lassante, car très longue. Le solo est attrape nigaud à la mode, et une salve d’applaudissements, parce qu’on oublie vite que c’est du live.
5 morceaux, mais je devrais dire 4 et demi, Sweet Jane est bouffée par une intro plat et in-ter-mi-na-ble. Pas si animal que ça, pour un live culte.