Du trash-métal, autant dire que je n'étais pas vraiment tombé dans la marmite quand j'étais petit. Musique lourde et violente avec des barbares qui étalent leurs vomissures vocales, les larynx mis à l'épreuve de la rage, du sang et de l'enfer ! En terme d'agressivité sonore, j'ai eu et j'ai encore d'autres préférences. C'est peut-être faire la fine bouche direz-vous !
Roots, en plus d'être le dernier avec Max Cavalera au chant qui fondera Soulfly l'année suivante, est probablement l'album le plus connu et le plus "accessible" de Sepultura. Il est en tout cas le plus vendu à ce jour si je ne m'abuse. Ici, le groupe brésilien s'est enquis d'une identité plus tribale à la suite d'un court séjour chez les Xavantes, une tribu vivant en Amazonie. Les sonorités tribales et traditionnelles brésiliennes donnent une coloration à l'ensemble résultant sur des titres comme "Ratamahatta", "Jasco", ainsi que l'émouvant "Itsari", moment rare d'apaisement dans une œuvre de fureur en constante éruption volcanique.
Se terminant par "Endangered Species" et "Dictatorshit", Roots sonne comme un plaidoyer brutal à la cause amazonienne, aux délaissés, aux oppressés. Max Cavalera est ici tel un dragon en colère crachant son feu sur les pouvoirs et les injustices en place, bien des années avant l'avènement de Jaïr Bolsonaro.