J'ai vu Sepultura en 2011, en live. Sepultura est un groupe confronté au problème du "c'était mieux avant". Roots, Territory et Refuse/Resist sont des morceaux qui transforment la fosse en chaudron en ébullition, rempli de barbares vindicatifs à la bouche ensanglantée prêts à combattre, ça on ne peut le nier.
Et puis Septultura joue un des "nouveaux morceaux".
Et tout le monde attend, patiemment, la fin.
Sepultura semble s'être perdu en route (roots? hahaha.), même avec le départ des frêres Cavalera, on ne peut nier que Sepultura aurait au moins pu maintenir l'illusion quelques temps. On remarquera que Soulfly n'a pas été non plus un groupe super intéressant ces dernières années. Mais là n'est pas le sujet.
Ici, nous parlons de l'album qui fait le coeur de l'entité Sepultura. À mon sens, son apogée créative.
J'aime ces groupes qui s'assument complètement. Non, Sepultura n'est pas américain, même s'il aime le Thrash.
Sepultura est brésilien.
Et surtout, Sepultura vous emmerde.
Alors tant qu'à faire, autant tirer parti de ce qui pourrait être un inconvénient. Sepultura puise dans le savoir-faire de son pays, qui possède un bagage rythmique non négligeable. Et ça donne cet espèce d'hybride, entre Thrash brutal et percussions tribales sanglantes. Roots est un album brûlant. Un album qui respire l'humidité, le sang poisseux, brûlant, qui laisse un goût épicé et metallique en bouche. À ce propos, Roots l'est assurément: épicé.
À tel point qu'une telle incursion dans la jungle urbaine du Brésil peut réellement fatiguer l'auditeur, l'étouffer dans le jus poisseux qu'est chaque chanson. Il finira probablement par trouver le temps long, et aura vraiment du mal à tenir jusqu'à la fin. Épuisé par ce goût de sang qui lui brûle la gorge.
Un manifeste plein de nouveauté, pour l'époque, et plus ou moins encore aujourd'hui. Un album culte, mais loin d'être facile d'accès.