Incontestablement un bon choix pour ouvrir le concert de Lou Reed au Capitol Theatre en 1984. Le prince noir du rock aime ce groupe qui lui rappelle ses débuts dans une grange où les couvercles de poubelle faisaient office de batterie. L'idée géniale : prendre un malin plaisir à décevoir les attentes d'un public composé majoritairement d'imbéciles (un échantillon fidèle de l'humanité en somme) venus écouter Sweet Jane, non pas des rappeurs noirs sortis d'un ghetto. Rien d'intelligent n'étant jamais sorti d'une zone de confort. Lou Reed offre à Run-D.M.C. la scène. La boule d'énergie faite de beats simplistes fera le reste et propulsera le tout jeune mouvement hip-hop, encore limité à sa ville de naissance, à une renommée internationale. Le groupe sait ce qu'il doit aux Ramones, à Bruce Springsteen et aux autres rockeurs paternels. Run-D.MC. leurs empreinte un son très rock et le superpose à une façon nouvelle de déclamer le texte. Le rap, petit frère du rock, naissait certes dix ans plus tôt mais c'est en 1984 qu'il vient au monde. Est-on pour autant obligé d'apprécier les premiers pas encore gauches du petit frère ?