Cet album, et surtout l'engouement qui l'entoure, est pour moi complètement incompréhensible... Parce qu'il représente précisément tout ce qu'il faut éviter lorsqu'il s'agit d'arranger pour un orchestre symphonique.
Prenez au hasard une symphonie de Dvorak, Wagner ou Malher et supprimez les violons ou les cuivres, l’œuvre s'en trouve directement diminuée. Faites de même avec S&M et bravo vous avez réussi à rendre le tout plus lisible voire même, selon les morceaux, plus dynamique. S&M n'est pas un concert dans lequel un orchestre symphonique reprend les morceaux de Metallica, c'est un concert de Metallica avec un orchestre qui joue des trucs derrière lui. L'orchestre n'est qu'une couche supplémentaire d'arrangements faiblards, simplement juxtaposée au groupe, qui n'apporte rien et alourdit des compos qui n'ont pas été pensées pour l'accueillir. Il est d'ailleurs assez cohérent que Human et No Leaf Clover, composés pour l'occasion, soient les deux seuls morceaux à réellement se distinguer...
A ce propos, la setlist me semble étrange au regard de l'entreprise, mais aussi très inégale. Si on excepte Ecstasy of Gold et les deux morceaux sus nommés, on y retrouve 7 tubes old school (essentiellement des brulôts thrash qui se prêtent assez mal à l'exercice) alors que le reste oscille entre le médiocre (Hero of the Day, Until it Sleeps, Sad But True...) et l'inepte (Of Wolf and Man, Devil's Dance...). Et malheureusement les morceaux, même lorsqu'ils sont bons à la base, sont pour la plupart desservis par l'orchestre. Aucun des réarrangements n'ést à la hauteur de l'original. Sans compter que Metallica ne semble pas en grande forme non plus : Lars galère à rester en rythme sur les morceaux les plus rapides, les solos de Kirk sont tous hyper crades et parfois même faux, Jason est perdu dans le mix sauf sur les titres les plus lents. Tout ça rend l'écoute du disque assez difficile à mon goût...
S&M un projet intéressant traité par dessus la jambe par un groupe persuadé que tout ce qu'il touche vaut de l'or. Et quand on voit les recettes de l'album, on se dit qu'il n'a peut être pas tort, étrangement...