La Corée du Sud a aussi son Grand Leader, c'est une femme du nom de Youn Sun Nah
Je sais je sais, ras-le-bol de toutes ces artistes estampillées chanteuses de jazz qui nous envahissent depuis maintenant de nombreuses années.
Norah Jones, Patricia Barber, Diana Krall, Melody Gardot, tout le monde connaît dorénavant ces noms, à défaut de connaître vraiment leur musique, et ces quelques figures ultra-médiatisées ont un peu vampirisé (et parfois aseptisé) un genre qui recèle pourtant des pépites moins conventionnelles.
Le meilleur exemple est probablement la coréenne Youn Sun Nah, ancienne chanteuse lyrique, qui a explosé aux yeux du monde (et de la France en particulier) en 2010, avec son septième album, ce sublime "Same girl".
Dans le monde de la musique, on aime mettre des étiquettes, classer par genre. Ce qui explique pourquoi on présente toujours Youn Sun Nah comme une artiste de jazz. Pourtant il suffit de peu de temps pour s'apercevoir que son univers est bien plus vaste que cela.
A vouloir toucher un plus large public, certains perdent leur âme, Youn Sun Nah, elle, n'a fait que faire tomber les barrières. Chez elle, pas de cloison, la coréenne ose tout et le fait avec un talent fou.
Un grand morceau folk ("My name is carnival"), une incroyable envolée jazzy où cette magistrale voix de mezzo soprano répond à la guitare folle de Ulf Wakenius ( "Breakfast in Baghdad" : http://youtu.be/t2Kki-mx7uw ), un poème musical beau à pleurer traversé par la contrebasse du suédois Lars Danielsson * ("Song of no regrets"), un sublime chant traditionnel coréen ("Kangwondo Arirang").
Comme je vous l'avais dit, Youn Sun Nah aime se balader d'un genre à l'autre, sans jamais y perdre un brin de cohérence. Cette femme est impossible à suivre et elle se permet même, après avoir revisité Coltrane ( "My favorite things" : http://youtu.be/nKZQxZjGhYQ ) et Randy Newman ( "Same girl" : http://youtu.be/XhXCHYyHGLE ), de devenir James Hetfield en s'appropriant de manière évidente "Enter Sandman" ( http://youtu.be/6Kvv6SuEk5s ).
Et comme si tout cela ne nous avait pas suffisamment remué, elle y va pour conclure l'album de sa déclaration d'amour à la France, comme pour la remercier de l'avoir fait Chevalier des Arts et des Lettres en 2009. Soudain elle se fait personnage de cinéma et endosse le rôle d'Hélène dans "Les Choses de la vie", donnant la réplique à Michel Piccoli dans une version bouleversante de "La Chanson d'Hélène".
Grâce, élégance, fragilité... Trois mots qui correspondaient si bien à Romy Schneider... et à la musique de Youn Sun Nah. http://youtu.be/VsWZcwPL7-Q
* http://www.senscritique.com/album/Liberetto/critique/17962642
http://www.senscritique.com/album/Lento/critique/21489620
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Ces albums que mon cerveau malade m'oblige à réécouter, réécouter, réécouter, réécouter, réécouter, réécouter, réécouter, réécouter, réécouter, réécouter, réécouter, réécouter, réécouter, réécouter,, Oui oui Emmanazoe, je tiens mes promesses, "Salut les p'tits clous" 2010, Comme l'a dit la grande Desireless : "Voyage Voyage" (Version Albums) et Les meilleurs albums de jazz