"Moi j'ai passé [cinq ans] à t'attendre, et ce temps (...), c'est l'amour qu'il me faut te rendre."

On est plusieurs crans au dessus de 1 fille & 4 types et de D'elles, c'est clair et net. Moins de variét' générique et plus de sur-mesure, de textes qui font davantage sens dans la bouche de Céline. En cela, Moi quand je pleure, particulièrement ironique et originale, ou le sombre et percutant Si je n'ai rien de toi se démarquent sans mal. Des chansons que l'on a pas vu venir en somme. Attendre quant à elle tient sa réussite de sa structure crescendo bienvenue.

Ses chansons d'amour sont plus matures, plus authentiques (Une chanson qu'on s'a, Je n'ai pas besoin d'amour). Elles décrivent sobrement ce que vit la chanteuse et non plus des histoires fantasmées et passe partout comme elle a pu en chanter par dizaines dans sa carrière. L'amour peut prendre froid est peut-être la plus opportuniste du lot même si au final le duo avec Johnny est l'une des bonnes surprises du disque.

En parlant de prononciation, il y a du mieux même si le constat est variable d'une chanson à une autre. La voix est en forme, quoique pas spécialement agréable lorsqu'elle susurre ou qu'elle joue trop la carte de la douceur. Un peu nasillarde par moments également.

Pour le moment, deux titres restent sur le carreau: Que toi au monde et Les petits pieds de Léa que je trouve très mal interprétés. Surinterprétés plus précisément. La première sonne vraiment théâtrale (surtout sur les refrains quand elle accentue "toi" et "secours"), la deuxième réitère les erreurs de la Lettre de George Sand à Alfred de Musset : fausseté de ton, diction agaçante. A l'inverse, la seconde composition de Veneruso n'est pas si mauvaise malgré une accroche de refrain assez boiteuse.

Un dernier mot sur les singles: Le miracle est toute mignonne et respire la joie de vivre tandis que Parler à mon père s'intègre plutôt bien à l'ensemble, à mon grand étonnement.

En définitive, un bon album, facilement perfectible certes, mais plutôt abouti