Quand on s'appelle Daron Malakian et qu'on est le guitariste et principale compositeur de System of a Down, nos choix sont scrutés par des millions de fans. Alors, forcément quand on annonce que suite à l'arrêt de SOAD, on va se mettre dans un projet plus personnel, avec notamment John Dolmayan, on est en droit d'attendre du lourd. Même si, la dernière galette de System of a Down – Hypnotize – avait été moins bonne que les précédentes, notamment suite à une vision légèrement différente, de la part de GUITARISTE. C'est donc à peine étonné qu'on voit la différence musicale entre System of a Down et Scars on Broadway, un groupe qui, depuis, n'a guère fait grand chose (en gros, System ça marche mieux, donc c'est plus rentable de recommencer avec eux).


Scars on Broadway c'est du rock-métal comme on en fait que rarement. Une influence punk et stoner peut parfois s'entendre, mais ça reste du métal peut être un peu plus sympas et facile d'accès que ne l'étais System of a Down. On a un peut l'impression d'écouter les Foo Fighters version méga-burné, comme si ils sortaient d'une écoute de Meshuga (bon, ok, là j'exagère un peu). C'est cependant là que le bas blesse. Car quand on compare à la belle époque de System of a Down (et la comparaison est presque obligatoire quand on voit que la moitié du groupe est dans Scars on Broadway) on se dit « pourquoi est-ce si soft ? ». On a quand même à faire à un groupe qui a clairement assumé le côté violent et défouloir de sa musique, on peut s'étonner de voir ici un son plus calme, plus soft. En témoigne le célèbre They say, single principal de l'album.
Pour autant, on a le droit à des morceaux bien violents et puissants (Cute Machines, Enemy, Chemicals), donc c'est comme si on ne devenait soft qu'à moitié. Enfaite, je fais surtout ma mauvaise langue car une bonne partie de l'album a ce côté rock-méga violent, mais on est forcé de se demander pourquoi Daron Malakian ne va pas plus loin. D'autant plus qu'il a tellement fait pour le son de System que forcément, par moment on est forcé de sentir comme une version plus calme, plus posé. Peut être même plus commercial, diront certains. La voix de Daron n'aide pas. Sa présence très forte dans les derniers temps de System, laisse à se demander si il n'y a pas un problème d'égo. Pourtant, Malakian chante vraiment bien, et il maitrise vraiment bien ses lignes de chants. Une nouvelle fois, c'est la comparaison qui fait mal.
Sur les 15 pistes de l'album, ce ne sont pas les bons moments qui manquent. En plus des 4 morceaux déjà cités, j'ai eu de vrais coup de cœur pour Exploding-Reloading, Babylon, Universe et 3005 (ballade réussie). Ca fait donc plus de la moitié de l'album que je trouve très bon. Les autres morceaux m'ont moins accrochés, peut être parce que mes préférés sont ceux qui ont le plus l'héritage System. Peut être est ce aussi que ce sont ceux qui sortent le plus du moule.
Car, soyons honnête, la faiblesse de l'album n'est pas la qualité de chaque morceau, Daron Malakian sait gérer un projet, amener un groupe à faire un bon son. Il sait composer, ça c'est sur. Non le problème est d'avantage, qu'au-delà de l'uniformité, on peut parfois sentir une sorte de redondance musicale.


Au final, Scars on Broadway nous offre un premier disque sympa. Divertissant et rapide, les 45minutes passent vites (une moyenne de 3 minutes par morceau quand même!). Il offre des petites ballades (3005), des tubes faciles d'accès (They Say) et des passages plus violents (Chemicals), le tout ponctué de passages sympas, faciles à comprendre sans être transcendants (Funny). Mais au final, ce qui surprend vraiment, une fois la comparaison passé (car il faut passer outre cela, à ce moment, le groupe offrira vraiment son potentiel), c'est le manque d'innovation, de prise de risque du groupe. Ce n'est pas un groupe qui débute, loin de là, après System on pouvait attendre beaucoup. Notamment, on aimerait être surpris, et là, on ne l'est pas. Tout est bien joué, bien maitrisé, bien composé. Mais au final, c'est le minimum vu l'expérience des membres. Le choc est donc de ne pas avoir d'avantage. On aurait pu aimer voir plus que cela, obtenir des morceaux plus innovants plutôt qu'une promenade de 45minutes, finalement assez prévisible.

mavhoc
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le 20 avr. 2014

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