Chris Cornell c’est le chanteur des frais ressuscités Soundgarden, mais aussi celui des pathétiques Audioslave, tentative ratée de supergroupe dont le back-band n’était ni plus ni moins celui de Rage Against The Machine. Définitivement has-been après deux albums solo anecdotiques, l’américain semble avoir voulu jouer sa dernière carte avec Scream, sorte de gros doigt à la face de ses fans métalleux : produit par Timbaland, l’album est carrément R’n B, sans complexe aucun. Grosse surprise, derrière la blague se cache un putain de bon disque !
L’exploit ici, c’est qu’en une grosse douzaine de titres, Chris Cornell écrase la concurrence (certes la plupart du temps lamentable) mais s’élève aussi directement au top niveau du genre, façon les meilleurs tubes des Black Eyed Peas. Bon évidemment, certains, à ce stade de lecture, doivent être bouche bée. Mais franchement, vous avez jamais dansé sur « Shut Up » ou « I Gotta Feeling » vous ? Si non… Hum, dans ce cas, cette chronique n’est peut-être pas pour vous !
Et si Scream était justement le déclic ? Le truc qui décoince ? L’association impure de cette voix superbe de bluesman et de ces hymnes synthétiques accrocheurs, ça fonctionne à fond. Alors oui allez c’est décidé on va nommer Chris Cornell ambassadeur du R’n B en terre sacro-sainte indie. Et ça va cartonner, si tant est que le public concerné ne soit pas aussi coincé qu’on le pense… Pas gagné quand on voit l’accueil glacial qui a entouré ce disque alien à sa sortie.