Pléthore de formations de hardcore véritable parsèment ce top, au milieu duquel ce brave Sempiternal fera sûrement grincer des dents, mouton noir parmi les béliers à bandanas. Mais en humble bergers que nous sommes, accueillons-les bras grand ouverts, car l’époque des skyblogs est de toutes façons révolue, et que Bring Me The Horizon a désormais tout à fait sa place sur le site. Important pour toute une génération, le disque fut pour certains en 2013 une porte d’entrée vers les musiques extrêmes, ayant bouleversé les kids comme moi au même titre qu’Or Noir de Kaaris quelques semaines après.
Il est compliqué pour moi de parler du groupe, tant il me ramène à mes anciennes mèches ratées car j’étais incapable de mettre de la laque correctement, et quelques t-shirts délavés chinés sur Goéland. Cette époque collège, pour la génération fin 90/début 2000, fait ressurgir d’étranges souvenirs. Mais force est de constater que, pour beaucoup, Sempiternal fut un album décisif, sur les plans musicaux ou plus personnels. Ultra débridé, adolescent et légèrement cringe on l’aura compris, le disque finit à l’époque d’affirmer la nouvelle direction de BMTH vers des terrains plus Rock, qui seront complètement exploités sur That’s the spirit (2015). Alors qu’en reste-t-il ? À la réécoute, difficile de ne pas y voir un album bourré de tubes, ultra formaté mais superbement produit pour le genre. Il suffit de certains enchaînements de morceaux (Empire/Sleepwalking/Go To Hell, sérieusement ?) pour comprendre l’impact qu’a pu avoir un tel disque sur toute une génération, comme les méfaits qu’il a pu produire. Inutile de revenir sur toute la vague de groupes dispensables qui ont suivi BMTH, le lecteur d’Horns Up y est sûrement tout à fait familier (ou ne désire pas s’y pencher).
L’on comprend alors volontiers que tous ne soient pas touchés par ce que véhicule le groupe et particulièrement cet album, rattaché à une époque (musicale) très particulière à de nombreux niveaux. Il est cependant impossible de nier l’importance d’un tel disque, ni ses qualités intrinsèques. Et si vous n’êtes pas convaincus par l’album en lui-même, plongez-vous dans le magnifique live du groupe avec un orchestre symphonique au Royal Albert Hall en 2016. Cesser de se prendre trop au sérieux, embrasser l’adolescent qu’on était en chantant ces hymnes, ça fait parfois du bien, aussi.
Chronique écrite pour le webzine Horns Up