Starspawn
7.5
Starspawn

Album de Blood Incantation (2016)

Un énorme cratère fumant est dominé par l’œil de la providence. Au loin, un horizon assombri, ou plutôt le néant ; est-ce une porte vers un ailleurs, une autre dimension, ou simplement une descente dans les lieux du Chaos ? L’artwork de Starspawn est menaçant et le propos de Blood Incantation cryptique, à l’image d’une musique presque effrayante vers laquelle on ne cesse pourtant de revenir. Les compositions du combo nous aspirent tel un trou noir, et ce dès la première piste qui, du haut de ses 13 minutes, s’impose comme une brillante démonstration de force, de sonorités techniques et progressives.


Dans ce magma de couleurs et de détonations, on s’accroche à quelques repères comme au milieu d’une tempête dans les rues de la ville. Cette ville c’est Denver, désormais haut-lieu du Death Metal américain, où les formations passionnantes se multiplient ces dernières années (Black Curse, Spectral Voice, ou dans un autre style Wayfarer, sont tant de noms qui partagent d’ailleurs des membres avec Blood Incantation). Le point commun entre celles-ci ? Une certaine passion pour les thématiques cosmiques, l’éther, quelques longsleeves délavés, et (on l’imagine) de nombreuses substances psychédéliques.


Ainsi, Blood Incantation nous raconte sa version du Death Metal technique, obsédé par quelques classiques (on peut citer Morbid Angel, Demilich…), mais désireux d’ouvrir de nouvelles portes. On comprend alors l’obsession du groupe pour les mythologies, et toutes les alternatives qu’elles proposent à l’histoire officielle. À l’écoute de ce premier opus, que le second sorti en 2019 ne doit pas obscurcir, on observe de mystérieuses créatures près des pyramides en Egypte antique, des signes mystiques apparaissent près de la méditerranée au XVIIe siècle, et la vision d’Ezéchiel semble annoncer la venue de cosmonautes d’une autre planète. Est-ce donc une descente vers les enfers galactiques ou une ascension pour rejoindre la hiérarchie céleste ? Dans tous les cas, c’est à un voyage passionnant que l’on assiste, constituant une preuve supplémentaire que nostalgie et inventivité riment parfois merveilleusement.


Chronique écrite pour le webzine Horns Up

chevaldeglace
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le 25 nov. 2020

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