Au 7e étage s'il vous plaît
Octobre 2013, les Fatals Picards reviennent avec du rock, des textes acérés, et une bonne dose d'humour - souvent noir. Leur nouvel album, 7e Ciel, est-il aussi bon que ses prédécesseurs? Réponse dans les lignes qui suivent !
Un peu d'histoire
Si les Fatals Picards atteignent le sommet de leur art avec Pamplemousse mécanique, sorti en 2007, et leur avant-dernière place cuisante à l'Eurovision de la même année, il faut dire qu'on se retrouve loin de cette ambiance. Oui allons-y cash, on peu regretter leurs anciennes galettes. Après le départ d'Ivan Callot, le quatuor restant, Paul Léger, Laurent Honel, Jean-Marc Sauvagnargues et Yves Giraud, s'en est très bien sorti avec Le sens de la gravité. Les paroles engagées font mouche, les rythmes aussi, et on ne voit plus Superbus de la même manière depuis. Idem avec Coming out. Les Picards s'amusent, dénoncent l'intolérance, le superficiel et les années Sarkozy. C'était le bon temps !
Et maintenant?
Nous voilà en 2013, le groupe est toujours en tournée, et prend le temps de nous concocter un nouvel album. Bonne nouvelle jusque-là. Sauf qu'une fois en lecture, on se demande si c'était vraiment une bonne idée. Atomic twist est un des seuls morceaux d'actualité. Fukushima a marqué le groupe, sans compter que la France possède de nombreuses centrales nucléaires - dont certaines sont en fin de vie, mais ce n'est pas le sujet - il n'en fallait pas plus pour les inciter à pousser la chansonnette. Problème, les paroles sont poussives, et ne prêtent pas à rire, du coup le titre se révèle moyen, trop moyen. Dommage car il y avait du potentiel. Gros con - non je ne vous insulte pas - me rend perplexe. Le morceau n'est pas mauvais, mais on est encore loin de ce à quoi on est habitué. S'ensuit Punks au Liechtenstein. À part quelques jeux de mots, je n'ai pas réellement compris le sens de la chanson. Du coup, morceau raté. Avec Manouches, ils tentent une petite incursion dans la polémique des Roms. L'effort est louable, je vais être indulgent ce coup-ci. Robert dépeint la vie ô combien triste d'un vieil alcoolique. Le rythme est lent, lourd, on retrouverait presque les textes les plus efficaces de Paul Léger. Allez je prends aussi. Gros bémol pour la reprise de Mylène Farmer. À part tirer l'album vers le bas, je me demande franchement ce que le titre fait là. À zapper. Au passage, Pogo d'amour ne vaut pas mieux. Le meilleur titre reste le dernier. Au moins, l'album se finit correctement. Les paroles sont plus justes, et je retrouve enfin ce pourquoi j'aime tant ce groupe.
Le gros problème de cet album, c'est qu'on ne rigole pas, ou peu. Les Fatals Picards représentent la désinvolture, la satyre, l'humour. Les jeux de mots sont plus efficaces d'ordinaires. Le chant de Paul est plus débridée que jamais, et on perd parfois le fil ! L'album reste à écouter, mais 7e étage convient mieux que 7e Ciel comme titre. Reportez-vous sur les précédentes galettes, vous ne serez pas déçus. Vous pouvez tout de même acheter votre place de concert. En live, le groupe reste énergique, drôle, bref, un incontournable de la scène française.