Acheté au milieu des années 1990, soit sept ou huit ans après sa sortie, à une période où le heavy metal était occulté par une scène musicale émergée grungisant des âmes demandeuses aussi de shoots noisy ou post-hardcore, de tous les mouvements alternatifs possibles, je ne peux pas dire que j'avais aimé Seventh Son Of A Seventh Son dans l'immédiat.
Le titre d'ouverture, "Moonchild", avait fait ressentir une date de péremption dépassée à l'entente des premières nappes de synthétiseur. Une horreur auditive à l'époque ! Que cela soit du côté des grands courants musicaux ou des sons des souterrains, renier ce qu'on avait aimé permettait d'aller 'de l'avant', se sectariser parfois de manière exacerbée dans d'autres chapelles pouvant se transformer en chenils dans le risque d'un encagement poussant vers du fanatisme à la limite de la caricature. L'âge et la sagesse aidant, on sait heureusement en revenir pour finalement reconcilier des pôles divergents voire rivaux des courants musicaux ancrés dans l'esprit.
Seventh Son Of A Seventh Son, au fur et à mesure des écoutes successives, se révèle être un très bon album, la phase de réhabilition (personnelle) étant en cours. Les arrangements progressifs dérangent moins, dévoilant leurs structures lyriques. Les phases de tolérance sont en élévation, autant que l'auditeur (que je suis) buvant les ambiances de "Moonchild", "Seventh Son Of A Seventh Son" et "The Prophecy", jouissant aussi sur "Can I Play With Madness" et "The Clairvoyant", ce second rappelant une partie de "Rime Of The Ancient Mariner", les guitaristes tricotant des mailles sonores métalliques précises, quelques riffs racés avec le son propre au groupe. Bruce Dickinson pousse son chant à merveille.
L'amour grandissant pour ce disque d'Iron Maiden commence à faire comprendre la déception ressentie de nombreux fans à propos de l'album suivant, No Prayer For The Dying, qui signe comme un retour en arrière, ce qui avait provoqué le départ d'Adrian Smith qui était opposé à l'avis de Steve Harris quant à l'évolution musicale à choisir.
Qui sait où le groupe serait allé si le bassiste fondateur avait décidé de faire poursuivre l'aventure sur la même voie ?