Seventh Tree
6.7
Seventh Tree

Album de Goldfrapp (2008)

 Pop entraînante, et sonorités spatio-temporelles. Voix détachée, comme pas concernée, le titre du morceau est  trompeur. Hapiness ? Entraînant mais pas très joyeux.  Spleen, tu veux dire ?  Vendeur. Mélodie mélancolique un peu stylée dans l’air du temps. Glodffrap. Séduisant par sa vibration, ses tonalités  d’aquarelle. Le synthé est sage et au pas. Faut aimer. Et ça continue dans le même monde, dans le même sens. Road to Somewhere.  Les voix sont comme des parts de gâteau à déguster. Un dessert crémeux. Et le tempo reste down, c’est introspectif, propice à la relaxation. Petite ballade folk. Guitare acoustique. Voix presque un murmure. Et les violons raflent la mise à intervalles réguliers. Musique aussi mystérieuse que la pochette est étrange, et faîte d’un regard, et de non dit. Que veut dire ce regard, dans cet extérieur bucolique et rustique ? Où veulent-ils nous emmener ?

Un single parfaitement calibré, comme A&E, on ne peut rien reprocher. C’est fait pour ça. Variété, un brin nostalgique, qu’on va vite oublier, et qu’on aimerait détester. Le problème c’est que tous les autres morceaux font le même effet. Difficile à noter un album pareil. Qui donne et reprend en même temps, et nous laisse avec une envie de le détester, et de le réécouter tout de suite après. Une musique entre deux eaux. Une galette qui semble avoir l’atout majeur de la qualité de ses défauts. Guimauve mais avec mention, et flower power sauce revival. Sans compter la résurgence de tics electro des débuts de Goldfrapp.
Some People. De plus en plus subtil. Léger. L’orchestration est un miroitement, la musique discrète, effacée ; de la dentelle, je vous dit, sur laquelle Allison se fait femme, fragile, au service de la chanson, à l’ego fragile comme du verre. L’arrangeur a même dû en rajouter des contrechants pour gonfler tout ça, sinon ça s’envolerait, c’est sûr. Les musiciens ne font pas de course à l’ego, je n’ai rien contre, c’est même pour ça que je trouve l’album intéressant. Ils semblent aller, à se fondre dans la musique. Ça décolle souvent, mais en douceur tout le temps, en douceur. Des mélodies qui restent bloquées dans le bas médium. Les rythmes sont electro de bas régime. Oser prendre l’electro par le bas du ventre. C’est de la pop d’auteur, de la pop amoureuse d’elle-même, qui ne veut pas séduire, mais hypnotiser.


Cologne Cerrone Houdini. Ça grouille de vie. La vie de tous les jours, pas l’explosion de rythme. Une basse, des violons. Question/réponses. Recettes essayées et approuvées, et album peut-être trop cool, trop « lisse », en tout cas, assumé comme tel. On pourrait écouter ça et le comparer à de l’ambiant, de la musique d’ascenseur. Une musique un brin décorative, qui va passer au-dessus de la tête de beaucoup de gens pressés. Mais c’est assez efficace pour rêver sans s’impliquer. Sans grande surprise, mais de grande qualité. Donc ça flotte tout seul, comme un papillon de nuit suspendu à un fil électrique. Plein de petits chants autour, et le down tempo toujours dans les reins. Ambiance feutrée, intime. Le miracle de la pop-rock retro à l’anglaise. Simple, et efficacité testée. Facile à oublier. Pas facile à faire, une telle légèreté sans se perdre dans la guimauve. La guimauve, il y en a mais réchauffé par les secousses de l’électro-aimant, un peu narcotique. Avec tous ces chœurs, et ces voix qui romancent tout ça. C’est pas mal, quand même ! Flûtes célestes ? Á X voix, synthé qui brille dans la brume.


Monster Love. Une chanson douce. Tranquillité de l’âme. Le monde et ses tracas semble loin derrière nous. Retour sur soi. Mise à nue, confession intime. Les sonorités electro en renfort, et les lignes de voix en rajout, ça commence à faire systématique. Belles plages, mais on voit le truc venir. Clowns. Titre romantique, en voix de tête, bercé par le « chœur » des violons. Et la guitare acoustique. Folk country and western de partie de campagne. Album assez étrange et diaphane. Difficile à appréhender dès la première écoute. C’est pour noyer son spleen dans le charme, ou pas. Beauté et fragilité du chant, et prose à distance. Impressionnant de luxe, calme et de minutie artisanale. Ça se sent. Pas de rentre dedans, passez votre chemin, sans stresser, et oubliez tout. Little Bird. Très bien écrit. Magnifique mélodie. Accompagné d’une basse seventies, on pense à une autre époque. Peace and pop. Tout se juxtapose, comme des pièces de puzzle, jusqu’à ce que la batterie rentre avec fracas, et bouscule la pièce. (Ça bouge enfin). Pas mal du tout. Et Allison qui s’envole (enfin), sur les hauteurs. Et l’orgue déploie ses ailes. Des billes electro. Du rythme. Le mélange parfait. Et enfin la machine se libère du sol. 
Angie_Eklespri
8
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le 23 juin 2016

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