Créé en 2006 sous le nom de Goretexx, le quatuor finlandais a rapidement changé de patronyme pour Gorephilia et a rapidement abandonné son death gore des débuts pour un profil plus impie et blasphématoire. Et surtout encore plus inspiré de Morbid Angel.
C'est ce qui transparaît clairement sur l'EP Ascend To Chaos (2011) qui est sorti sur Dark Descent et Me Saco Un Ojo et qui les a fait connaître. Et leur talent s'est confirmé avec l'excellent Embodiment Of Death, sorti l'année suivante sur les mêmes labels.
Personnellement, j'avais bien aimé l'EP (malgré sa couverture bien cheap) et adoré le premier album. On avait droit à du Morbid Angel comme le propre ange morbide n'en fait plus depuis longtemps. Sans inventer quoi que ce soit, Gorephilia s'était imposé comme un challenger de taille au sein de la scène death metal.
Cinq ans ont passé et on s'est demandé ce qu'ils pouvaient bien glander ; car, à part pour le guitariste Jukka Aho aussi impliqué dans Krypts, ils n'avaient pas grand-chose d'autre à faire que de pondre un album de Gorephilia.
Avec Severed Monolith, c'est reparti pour un tour avec un album enregistré par Tommi Ostavaara (tout comme son prédécesseur), une couverture signée Raul Gonzalez (dans un esprit proche de celle du dernier EP de Cadaveric Fumes). Cet album sonne pourtant moins lourd et moins massif, ce qui a tendance à accentuer la sensation d'urgence et la rapidité du propos. A défaut d'être du lourd au sens propre, ça l'est au figuré. Parce que Severed Monolith avoine correctement la gueule, avec des morceaux qui brillent autant dans les plans rapides que dans les mid tempo, avec toujours cette forte influence Morbid Angel (première période Chris Tucker, je dirais). Les tueries s'enchaînent sans baisse de régime.
Si ce n'est les deux dernières plages, en fait : la première est un interlude ambient électronique, bizarre, à l'ambiance spatiale. Le dernier morceau commence « normalement », sur du mid tempo très classique avant de s'interrompre brutalement avec une nouveau passage ambient du même acabit, et de repartir de manière tout aussi abrupte sur une rythmique martiale, avant de conclure sur le même ton qu'au début.
Honnêtement, cette fin étrange m'a un peu décontenancé lors de la première écoute, car elle tranche totalement avec l'intensité du reste de l'album. Après coup, je me suis dit qu'ils s'étaient réservés une part d'expérimentation en fin de disque, histoire de faire évoluer un peu leur death metal ; et c'était probablement aussi pour coller à l'esprit de la couverture. Après tout, pourquoi pas ? Tant que ça ne gâche pas le reste en apparaissant au milieu de deux salves rapides et meurtrières.
Donc, à part les deux dernières morceaux que j'ai trouvés un peu décalés, cet album s'avère aussi impitoyable que son excellent prédécesseur. Encore une de ces galettes qui me disent que 2017 sera une année death metal, une de plus.
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