Deux ans après le baroque, magistral et surchargé Blood Inside, Ulver revient avec son négatif, Shadows of the Sun. Ce dernier est aussi épuré et chaleureux que le précédent était excessif et froid. Sur les neuf nouveaux morceaux proposés par le groupe norvégien, trois seulement incluent de la percussion (All the love, Shadows of the Sun et Let the Children Go). Le reste, subtilement orchestré entre thérémin et cordes, nous plonge dans une ambiance intimiste et superbe. Dans cette ambiance se détache la voix de Kristoffer Rygg (aka Garm), entourée d'un halo de réverb la rendant presque immatérielle.
Cet album clôt en beauté une époque de la carrière d'Ulver. C'est après celui-ci que le trio est devenu quatuor, avec l'arrivée de l'anglais Daniel O'Sullivan, et a entamé les concerts lors d'une première tournée. Shadows of the Sun peut donc être vu a posteriori comme un chant d'adieu à une phase du groupe. Un chant déchirant.