Pour qui comme moi avait été emporté par la sublime splendeur, quasi cinématographique, de "Hot Dreams" il y a trois ans déjà, il y avait une certaine inquiétude à découvrir le nouvel opus de Taylor Kirk. Or, si la noirceur du "fond" est toujours là, peut-être même encore accentuée avec des textes malaisants et des textures sonores obsédantes, il y a dans "Sincerely, Future Pollution" une coloration électronique surprenante... que certains sont allés jusqu'à qualifier de "80's". Il y a même des tendances "funky" qu'on ne croirait pas forcément pertinentes ici, mais qui passent plutôt bien. Il y a aussi, malheureusement, une variété excessive des atmosphères qui égare un peu l'auditeur, et prive l'album de cette cohérence qui était l'une des beautés de "Hot Dreams". Pas de panique toutefois, il y a ici une poignée de mélodies superbes, et, bien sûr, la voix de Taylor Kirk, toujours aussi expressive, voire même parfois émouvante. Timber Timbre reste donc, malgré un album un poil en dessous des précédents, l'un des chantres les plus singuliers et précieux d'une Americana "dark" qui continue à hanter nos cauchemars. [Critique écrite en 2017]